Nevers |
mardi 30 juin 2020
lundi 29 juin 2020
Vive le spectacle
dimanche 28 juin 2020
Alfredo, sculpteur à Mesves
Alfredo ou Alfred Pina (1887-1966) nait à Milan en 1887. A 24 ans, fasciné par Rodin comme nombre de sculpteurs de sa génération il vient à Paris et collabore avec lui. Pendant la guerre de 14-18, Pina s'établit à Montpellier dont le Musée acquiert son buste de Beethoven. La guerre finie, il retourne à Paris et habite à Montparnasse, rue du Maine, à côté de l'atelier du célèbre Bourdelle. La rétrospective de ses oeuvres à la Galerie Allard, en décembre 1920, est un évènement.
Bronze: "La toilette du matin" |
Au début des années vingt, Alfred Pina s'installe dans la Nièvre . Il achète la carrière de pierres de Malvaux près de Garchy (qui est encore exploitée de nos jours par l'entreprise Sauvanet). Elle lui permet de satisfaire une clientèle friande de ses monuments aux morts de la Grande Guerre .
monument aux morts |
En Italie, Mussolini, nouvellement arrivé au pouvoir, lance un concours pour un projet du tombeau de Dante. C'est Pina qui est choisi . Il retourne à Rome, et ne reviendra en France qu'en 1929.
cliché du "Tombeau de Dante". Musée de la Charité |
Alfred Pina s'exile alors à Mesves, épouse une certaine Antoinette Meunier, et obtient la nationalité française en 1939. La guerre de 1940, et sa pénurie de métaux , fait disparaitre les bronzes du tombeau de Dante qui sont refondus par le gouvernement italien pour des usages militaires .
samedi 27 juin 2020
vendredi 26 juin 2020
jeudi 25 juin 2020
Billets d'urgence
En juin 1940 , devant l'avancée des troupes allemandes, le gouvernement de Paul Reynaud quitte la capitale pour Tours, puis Bordeaux le 14, alors que les troupes d'Hitler défilent déjà à Paris. Sur les routes, c'est l'exode , des colonnes de civils fuient l'invasion, et à Nevers comme dans chaque ville réfugiés et évacués cherchent du secours. Les guichets de la Banque de France évacuée sont fermés, et les caisses publiques sont en quelques jours vidées de leur numéraire. Il faut quand même payer salaires, pensions et traitements et permettre les échanges économiques, ne serait-ce qu'à l'échelon local.
Comme dans beaucoup de villes, les autorités de Nevers se réunissent et font imprimer localement le 25 juin 1940 (soit 8 jours après l'arrivée de la Wehrmacht) du papier-monnaie de fortune qui devra être converti en numéraire "légal" dès que les circonstances le permettront.
On lit sur cet exemplaire les signatures du préfet Luca, du maire de Nevers Michel Gaulier, de Piélin président de la chambre de commerce et de Bardin , vice président de la chambre d'agriculture.
Ces deux dernières officialisent l'acceptation de l'usage des billets pour l'achat de marchandises et de denrées alimentaires chez les commerçants et les agriculteurs .
Il est émis des bons de 5 francs (342 000 bons ), de 10 francs : (228 570 bons ), 50 francs : (20 000 bons ), 100 francs (40 000 bons ), et 1000 francs (5 000 bons). Soit une émission totale de 14 millions de francs dont la validité est restreinte au département de la Nièvre. Bien qu'initialement limité au 31 décembre 1940, leur remboursement continuera jusqu’à fin 1944.
Il est émis des bons de 5 francs (342 000 bons ), de 10 francs : (228 570 bons ), 50 francs : (20 000 bons ), 100 francs (40 000 bons ), et 1000 francs (5 000 bons). Soit une émission totale de 14 millions de francs dont la validité est restreinte au département de la Nièvre. Bien qu'initialement limité au 31 décembre 1940, leur remboursement continuera jusqu’à fin 1944.
mercredi 24 juin 2020
mardi 23 juin 2020
lundi 22 juin 2020
dimanche 21 juin 2020
samedi 20 juin 2020
vendredi 19 juin 2020
Envahis
Elle double une longue colonne de soldats français faits prisonniers.
La photo a été prise -> ICI.
collection personnelle |
jeudi 18 juin 2020
mercredi 17 juin 2020
Pont 1940
Le 16 juin 1940, à la Charité les armées françaises battent en retraite.
Le pont de la Charité est encore tenu par une compagnie de tirailleurs marocains, plusieurs éléments des Régiments Régionaux et trois blindés Renault.
Devant les troupes allemandes ont fui les populations des zones envahies,
D'impressionnantes files de voitures sombres, immatriculées avec des numéros rouges sur fond blanc, se dirigent vers la Loire, venant du Nord par la RN 77 (Sedan-Nevers) puis la 151 à partir de Auxerre, pour passer le fleuve à La Charité, ou à Nevers en direction du sud. notamment les Belges arrivant en masse. La Croix Rouge tente tant bien que mal de les accueillir et de les guider, la France ayant préparé des fléchages et organisé des centres d’accueil pour Belges et Luxembourgeois. On en voit une illustration sur le pylône).
Le Lieutenant-colonel de Sansal, qui dirige les troupes françaises, fait sauter le pont à 18.00 heures, et se replie pour organiser la défense sur le pont du canal latéral.
A peine arrivées, les troupes du Génie de l'occupant mettent en place une passerelle provisoire en bois pour continuer leur progression. (les fantassins et motocycles peuvent franchir le pont dès le lendemain)
Sur le parapet la plaque Route Bleue est là, qui guide toujours les touristes vers la Côte d'Azur , comme si elle attendait le retour de jours meilleurs.
mardi 16 juin 2020
La pompe à Sigmund
En 1937 la société tchèque "Pompes Sigmund" reçoit une commande de l'État français pour 2 millions de systèmes de protection contre les gaz de combat.
L'Etat-Major français se souvient des attaques au gaz Yperite dans les tranchées au cours de la première guerre mondiale et - toujours en retard d'une guerre- veut prémunir les troupes contre ce danger.
L'équipement Sigmund ressemble à un scaphandre autonome de plongée sous-marine qui permet de respirer et de survivre dans ce genre d’environnement. La production devant légalement se faire en France, Frantisek Sigmund (1901 -1989) reprend une ancienne usine inoccupée à Nevers* au 5 rue Albert 1er pour créer la SIAMEC (Société Industrielle d'Applications Mécaniques et Chimiques).
Pendant la guerre de 14-18, la même usine produisait déjà des pièces pour des obus de 75 mm. La photo ci-jointe montre l’état de l'usine au milieu des années 1920, mais elle y ressemble fort probablement en 1937.
Le démarrage de l'usine se fait avec l'aide d'ingénieurs et d'ouvriers tchèques . Malheureusement, la production a à peine commencé que les Allemands envahissent la France en mai-juin 1940.
En juin 1940 l'usine (et tout ce qui s'y trouve) doit être rapidement abandonnée. Les techniciens tchèques habillés en soldats sous uniforme français parviennent à évacuer l'usine et à passer la Loire avant que les Panzers ne pénètrent à Nevers le 17 .
Le directeur de l'usine emmène avec lui certaines partitions originales que son concitoyen, le compositeur Bohuslav Martinu (1890-1959) exilé à Paris lui a fait parvenir quelques jours avant via la violoniste Colette Frantz .
Le seul autre élément sauvé de l’usine SIAMEC est le canon antiaérien destiné à la défendre contre les attaques de la Luftwaffe: il est emmené sur un camion par les fugitifs et - d'après certains récits- a pu abattre un ou deux avions allemands pendant la retraite avant que soit prononcé l'armistice le lendemain. La plupart des ouvriers et techniciens Tchèques iront ensuite travailler dans les usines Hispano-Suiza à Tarbes, et Frantisek Sigmund part aux Etats-Unis.
La ville de Nevers fait alors partie de la Zone occupée, et l'usine est "aryanisée" . Elle est en partie à capitaux tchèques, et les Tchèques sont considérés par les nazis comme des individus de second rang. D'autre part, malgré leur religion catholique déclarée, il semble que les Sigmund soient en fait d'origine juive. ( le reste de la famille, resté en Tchécoslovaquie, a disparu pendant la guerre, peut-être dans les camps de la mort).
L'usine est réquisitionnée pour produire des pièces de rechange pour l'armée allemande, et des gazogènes.
On songe aussi en 1942 à y construire des "pulpeurs", machines destinées à produire un ersatz de farine de pain à partir de... résidus de betteraves.
Après la guerre, l’usine a une activité plus pacifique: la société suédoise Alfa-Laval y crée en 1947 une fabrique de machines pour la production de beurre à partir du lait ...
* on vous racontera son histoire dans un prochain article
L'Etat-Major français se souvient des attaques au gaz Yperite dans les tranchées au cours de la première guerre mondiale et - toujours en retard d'une guerre- veut prémunir les troupes contre ce danger.
L'équipement Sigmund ressemble à un scaphandre autonome de plongée sous-marine qui permet de respirer et de survivre dans ce genre d’environnement. La production devant légalement se faire en France, Frantisek Sigmund (1901 -1989) reprend une ancienne usine inoccupée à Nevers* au 5 rue Albert 1er pour créer la SIAMEC (Société Industrielle d'Applications Mécaniques et Chimiques).
Pendant la guerre de 14-18, la même usine produisait déjà des pièces pour des obus de 75 mm. La photo ci-jointe montre l’état de l'usine au milieu des années 1920, mais elle y ressemble fort probablement en 1937.
Le démarrage de l'usine se fait avec l'aide d'ingénieurs et d'ouvriers tchèques . Malheureusement, la production a à peine commencé que les Allemands envahissent la France en mai-juin 1940.
Contrairement à ce qui a pu être écrit, l'usine de Nevers ne fabrique sans doute pas de pièces de fusils-mitrailleurs Bren. Ceux-ci, des modèles dérivés aussi d'une arme tchèque sont exclusivement livrés à l'armée britannique et assemblés au Royaume-Uni avec l'appui technique d'un autre membre exilé en Grande Bretagne de la famille Sigmund, Miroslav le frère cadet de Frantisek. (d'où la possible confusion) et la documentation technique que Vaclav Hladky, directeur technique de la SIAMEC parvient , via la Résistance, à expédier en Grande- Bretagne.
En juin 1940 l'usine (et tout ce qui s'y trouve) doit être rapidement abandonnée. Les techniciens tchèques habillés en soldats sous uniforme français parviennent à évacuer l'usine et à passer la Loire avant que les Panzers ne pénètrent à Nevers le 17 .
Le directeur de l'usine emmène avec lui certaines partitions originales que son concitoyen, le compositeur Bohuslav Martinu (1890-1959) exilé à Paris lui a fait parvenir quelques jours avant via la violoniste Colette Frantz .
Le seul autre élément sauvé de l’usine SIAMEC est le canon antiaérien destiné à la défendre contre les attaques de la Luftwaffe: il est emmené sur un camion par les fugitifs et - d'après certains récits- a pu abattre un ou deux avions allemands pendant la retraite avant que soit prononcé l'armistice le lendemain. La plupart des ouvriers et techniciens Tchèques iront ensuite travailler dans les usines Hispano-Suiza à Tarbes, et Frantisek Sigmund part aux Etats-Unis.
La ville de Nevers fait alors partie de la Zone occupée, et l'usine est "aryanisée" . Elle est en partie à capitaux tchèques, et les Tchèques sont considérés par les nazis comme des individus de second rang. D'autre part, malgré leur religion catholique déclarée, il semble que les Sigmund soient en fait d'origine juive. ( le reste de la famille, resté en Tchécoslovaquie, a disparu pendant la guerre, peut-être dans les camps de la mort).
L'usine est réquisitionnée pour produire des pièces de rechange pour l'armée allemande, et des gazogènes.
janvier 1941 |
"jetons de nécessité" de la Siamec |
Après la guerre, l’usine a une activité plus pacifique: la société suédoise Alfa-Laval y crée en 1947 une fabrique de machines pour la production de beurre à partir du lait ...
* on vous racontera son histoire dans un prochain article
lundi 15 juin 2020
dimanche 14 juin 2020
Où sont passés les tuyaux n°2 (1922-1960)
A Nevers, on pompe de l'eau en Loire -avec plus ou moins de réussite- depuis 1830.
En novembre 1922, est mise en route une nouvelle usine élévatoire, moderne, construite au bout du port de la Jonction.
L'installation pompe au moyen d’un moteur électrique l’eau de la Loire, via quatre puits verticaux installés à proximité et captant seulement par leur fond.
On constate rapidement que ces puits sont colmatés par le sable et les sédiments. L’analyse de l’eau montre aussi un taux excessif en manganèse. En août 1923, sont donc mis en service, quatre puits supplémentaires construits suivant la même structure, et le réservoir d'eau en haut des Montapins est agrandi en 1924... (il finira par abriter 3 cuves de 4000m2 chacune)
Mais - les mêmes causes produisant évidemment les mêmes effets- les 4 nouveaux puits s'ensablent tout aussi vite que les 4 premiers.
Problème : l'entreprise maitre d’œuvre fait banqueroute.
Les travaux doivent être repris en l’état par la Société Auxiliaire des Eaux (la fameuse S. A. D. E.) suivant une convention signée en août 1934 avec la municipalité..
Rapidement, les buses de ciment installées par l’ancien constructeur montrent des signes de détérioration, et dès 1936 force est de constater qu’ils ne fonctionnent plus convenablement . Il faut une fois de plus - un cauchemar permanent de la Municipalité depuis les premiers pompages en Loire au XIXème siècle- revoir le système de captage. Plusieurs spécialistes sont consultés : certains en imputent la cause à l'eau de Loire «incompatible » avec le ciment, car trop agressive et trop acide....
D’autres s’interrogent sur la qualité du ciment employé, mettant même en doute qu'il s'agisse réellement de ciment, et non d'un matériau de récupération recompacté à bas coûts.
Les adversaires du captage par drainage horizontal en profitent pour redonner de la voix . La porosité des buses a-t- elle bien été calculée pour que les grains de sable amenés par le pompage ne les colmatent pas ? Sont-elles enfouies à une profondeur suffisante, pour les mettre à l'abri des fluctuations de la température, et se trouver toujours immergées, même pendant les plus basses eaux?
Dans l’intervalle, la S. A. D. E. a présenté en 1935 un projet d'amélioration des conduites, avec construction d'un réservoir sur tour, devis accepté par le Conseil Municipal et entièrement réalisé durant l'année 1936. Coût : 2 millions 300 mille francs que la S.A.D.E. réalise à ses frais.. ce qui soulage la ville.
Mais, l'alimentation en eau au point de départ du pompage est toujours insuffisante pour satisfaire la consommation urbaine, et reste inférieure aux projections calculées.
L'analyse d'un ponte de la pompe est alors requise, et c'est le sieur Joffet, ingénieur en chef de la Ville de Paris, chargé de l'étude des captages des Vals-de-Loire, qui est chargé de cet épineux dossier.
Les conclusions de Joffet sont sans ambiguïté : le système de captage à base de drains horizontaux en béton, disposés dans les alluvions du fleuve, est inadéquat. Et l'ingénieur en Chef de préconiser une nouvelle méthode utilisant des puits filtrants verticaux, peu coûteux, mais différents des puits originels en ce qu'ils vont recueillir l’eau sur pratiquement toute leur hauteur, -et non uniquement par leur fond comme ceux de 1922-923- et peuvent être munis d'une crépine décolmatable (une sorte de grillage fin) pour en simplifier le curage et l'entretien.
Quatre de ces puits, selon le spécialiste, peuvent fournir par jour 13.000 mètres cubes par jour d’eau potable et fraîche , et le pompage est possible par l'ancien puits déjà aménagé en collecteur. Le montant des travaux ? Pas plus de 700.000 francs. D'ailleurs, ajoute Joffet, une installation existe déjà. Bien sûr, elle ne fournit pas assez, mais , comme appoint, un ou deux de ces nouveaux puits verticaux avec un débit prévisionnel d’environ 3200 m3/ jour peuvent suffire.
En août 1936 la S. A. D. E démarre le forage d’un puits d'essai constitué par trois tubes concentriques en tôle d'acier semi-inoxydable, finement percés pour arrêter les plus petits grains de sable, (remplaçant donc la fameuse »crépine décolmatable ») Les essais prouvent le système capable de débiter 3.900 mètres cubes par 24 heures. Misson accomplie, pourrait-on se dire… sauf que, pour des raisons complexes tenant à une rédaction ambigüe des contrats, ce puits n'est pas mis en marche et raccordé au réseau...les nouveaux travaux proposés par la S.A.D.E, et surtout leur coût, ne sont pas acceptés en 1938 par la Commission municipale des Travaux qui déclare préférer s'en tenir à l'ancienne installation en drains horizontaux, et demande à la S. A. D. E. d'en assurer l'entretien à ses frais.
En mars 1940, les effondrements des canalisations se multiplient dans le vieux réseau de drains en "ciment", la S. A. D. E. propose son remplacement par un réseau de 428 mètres de drains également horizontaux mais construits en acier inoxydable.
Les travaux sont commencés en juillet-août 1940, après la défaite militaire et l’arrivée des Allemands (qui veulent de l’eau pour leurs soldats et leur chevaux !) , pendant une période où le niveau des eaux est suffisamment bas .
En 1941 , les eaux sont par contre trop hautes est le chantier doit être stoppé .
En 1942 on a posé seulement 260 m (sur 428) de buses métalliques. Pour couronner le tout, en 1943 , catastrophe : la S. A. D. E. réalise que le réseau a été placé trop haut par rapport au niveau des basses eaux, et qu’en cas de sécheresse comme à cet été là, l’eau vient à manquer . On cherche l’auteur de cette erreur de débutant : les Ponts et Chaussées sont un temps incriminés, mais déclinent toute responsabilité : ils n'ont jamais été consultés sur ce sujet… La S. A.D. E. présente en février 1944 deux nouveaux projets. Un palliatif et l’autre de plus grande envergure...mais en pleine guerre, argent et matériel manquent.
Le 30 août 1944, on inaugure à la va-vite un puits de secours foncé dans le sable de la Loire, près du quai de Médine: la municipalité a demandé ces travaux en urgence aux Ponts et Chaussées voisins pour prévenir le manque d'eau si le pont de Loire se trouvait détruit lors de prochains combats ou de sabotages (les canalisations qui relient l'usine de pompage sur la rive gauche de la Loire à la ville, sur la rive droite, passent par là). Dans cette installation de fortune, l'eau est aspirée dans le puits et refoulée dans la canalisation par un groupe électropompe de 10CV, récupéré à Fourchambault. On en attend un débit minimum de 600 mètres cubes par jour, ce qui alimentera au moins le centre de la ville. Le raccordement du puits aux canalisations urbaines par la canalisation de la rue de la Parcheminerie, doit se faire quelques jours plus tard , si les Allemands ne s'y opposent pas. Heureusement, ils partent 8 jours après et le pont de Loire est sauvé de la destruction.
.
Après la guerre, la production annuelle stagne à environ 1 800 000 m3 jusqu'en en 1959. Elle monte à 2 000 000 en 1961 grâce à de nouveaux captages réalisés en 1960 . En 1964 le renforcement des moyens de pompage fait passer le volume à 2 500 000 m3.
vue aérienne de1925 , en bas à droite les 2 rangées de 4 puits (à gauche, le bout du bassin de la jonction) |
Il faut donc remédier à cette situation.
Au printemps 1931, on adjuge donc à une entreprise cosnoise, la Société Nivernaise d'Entreprises Electriques et d'Applications du Béton Armé, les travaux à réaliser pour mettre fin à ces problèmes.
La nouvelle société renonce au système des puits verticaux en vigueur jusqu'ici, et se tourne vers un drainage horizontal par buses filtrantes, malgré l’opposition des tenants des puits verticaux, qui pensent pouvoir pallier aux défauts du système vertical initial sans surcoûts insupportables.
La Société concessionnaire met donc en place le long du lit de la Loire, à la hauteur du Peuplier seul, un captage par un maillage de 425 mètres de buses filtrantes horizontales en ciment de Portland. L'eau ainsi collectée s’y écoule naturellement vers un seul des anciens puits verticaux où elle est alors pompée .
Au printemps 1931, on adjuge donc à une entreprise cosnoise, la Société Nivernaise d'Entreprises Electriques et d'Applications du Béton Armé, les travaux à réaliser pour mettre fin à ces problèmes.
La nouvelle société renonce au système des puits verticaux en vigueur jusqu'ici, et se tourne vers un drainage horizontal par buses filtrantes, malgré l’opposition des tenants des puits verticaux, qui pensent pouvoir pallier aux défauts du système vertical initial sans surcoûts insupportables.
La Société concessionnaire met donc en place le long du lit de la Loire, à la hauteur du Peuplier seul, un captage par un maillage de 425 mètres de buses filtrantes horizontales en ciment de Portland. L'eau ainsi collectée s’y écoule naturellement vers un seul des anciens puits verticaux où elle est alors pompée .
collection personnelle |
Problème : l'entreprise maitre d’œuvre fait banqueroute.
Les travaux doivent être repris en l’état par la Société Auxiliaire des Eaux (la fameuse S. A. D. E.) suivant une convention signée en août 1934 avec la municipalité..
Rapidement, les buses de ciment installées par l’ancien constructeur montrent des signes de détérioration, et dès 1936 force est de constater qu’ils ne fonctionnent plus convenablement . Il faut une fois de plus - un cauchemar permanent de la Municipalité depuis les premiers pompages en Loire au XIXème siècle- revoir le système de captage. Plusieurs spécialistes sont consultés : certains en imputent la cause à l'eau de Loire «incompatible » avec le ciment, car trop agressive et trop acide....
D’autres s’interrogent sur la qualité du ciment employé, mettant même en doute qu'il s'agisse réellement de ciment, et non d'un matériau de récupération recompacté à bas coûts.
Les adversaires du captage par drainage horizontal en profitent pour redonner de la voix . La porosité des buses a-t- elle bien été calculée pour que les grains de sable amenés par le pompage ne les colmatent pas ? Sont-elles enfouies à une profondeur suffisante, pour les mettre à l'abri des fluctuations de la température, et se trouver toujours immergées, même pendant les plus basses eaux?
Dans l’intervalle, la S. A. D. E. a présenté en 1935 un projet d'amélioration des conduites, avec construction d'un réservoir sur tour, devis accepté par le Conseil Municipal et entièrement réalisé durant l'année 1936. Coût : 2 millions 300 mille francs que la S.A.D.E. réalise à ses frais.. ce qui soulage la ville.
A gauche la station de pompage, à droite le réservoir-tour |
Mais, l'alimentation en eau au point de départ du pompage est toujours insuffisante pour satisfaire la consommation urbaine, et reste inférieure aux projections calculées.
L'analyse d'un ponte de la pompe est alors requise, et c'est le sieur Joffet, ingénieur en chef de la Ville de Paris, chargé de l'étude des captages des Vals-de-Loire, qui est chargé de cet épineux dossier.
Les conclusions de Joffet sont sans ambiguïté : le système de captage à base de drains horizontaux en béton, disposés dans les alluvions du fleuve, est inadéquat. Et l'ingénieur en Chef de préconiser une nouvelle méthode utilisant des puits filtrants verticaux, peu coûteux, mais différents des puits originels en ce qu'ils vont recueillir l’eau sur pratiquement toute leur hauteur, -et non uniquement par leur fond comme ceux de 1922-923- et peuvent être munis d'une crépine décolmatable (une sorte de grillage fin) pour en simplifier le curage et l'entretien.
Quatre de ces puits, selon le spécialiste, peuvent fournir par jour 13.000 mètres cubes par jour d’eau potable et fraîche , et le pompage est possible par l'ancien puits déjà aménagé en collecteur. Le montant des travaux ? Pas plus de 700.000 francs. D'ailleurs, ajoute Joffet, une installation existe déjà. Bien sûr, elle ne fournit pas assez, mais , comme appoint, un ou deux de ces nouveaux puits verticaux avec un débit prévisionnel d’environ 3200 m3/ jour peuvent suffire.
En août 1936 la S. A. D. E démarre le forage d’un puits d'essai constitué par trois tubes concentriques en tôle d'acier semi-inoxydable, finement percés pour arrêter les plus petits grains de sable, (remplaçant donc la fameuse »crépine décolmatable ») Les essais prouvent le système capable de débiter 3.900 mètres cubes par 24 heures. Misson accomplie, pourrait-on se dire… sauf que, pour des raisons complexes tenant à une rédaction ambigüe des contrats, ce puits n'est pas mis en marche et raccordé au réseau...les nouveaux travaux proposés par la S.A.D.E, et surtout leur coût, ne sont pas acceptés en 1938 par la Commission municipale des Travaux qui déclare préférer s'en tenir à l'ancienne installation en drains horizontaux, et demande à la S. A. D. E. d'en assurer l'entretien à ses frais.
En mars 1940, les effondrements des canalisations se multiplient dans le vieux réseau de drains en "ciment", la S. A. D. E. propose son remplacement par un réseau de 428 mètres de drains également horizontaux mais construits en acier inoxydable.
Les travaux sont commencés en juillet-août 1940, après la défaite militaire et l’arrivée des Allemands (qui veulent de l’eau pour leurs soldats et leur chevaux !) , pendant une période où le niveau des eaux est suffisamment bas .
En 1941 , les eaux sont par contre trop hautes est le chantier doit être stoppé .
En 1942 on a posé seulement 260 m (sur 428) de buses métalliques. Pour couronner le tout, en 1943 , catastrophe : la S. A. D. E. réalise que le réseau a été placé trop haut par rapport au niveau des basses eaux, et qu’en cas de sécheresse comme à cet été là, l’eau vient à manquer . On cherche l’auteur de cette erreur de débutant : les Ponts et Chaussées sont un temps incriminés, mais déclinent toute responsabilité : ils n'ont jamais été consultés sur ce sujet… La S. A.D. E. présente en février 1944 deux nouveaux projets. Un palliatif et l’autre de plus grande envergure...mais en pleine guerre, argent et matériel manquent.
Le 30 août 1944, on inaugure à la va-vite un puits de secours foncé dans le sable de la Loire, près du quai de Médine: la municipalité a demandé ces travaux en urgence aux Ponts et Chaussées voisins pour prévenir le manque d'eau si le pont de Loire se trouvait détruit lors de prochains combats ou de sabotages (les canalisations qui relient l'usine de pompage sur la rive gauche de la Loire à la ville, sur la rive droite, passent par là). Dans cette installation de fortune, l'eau est aspirée dans le puits et refoulée dans la canalisation par un groupe électropompe de 10CV, récupéré à Fourchambault. On en attend un débit minimum de 600 mètres cubes par jour, ce qui alimentera au moins le centre de la ville. Le raccordement du puits aux canalisations urbaines par la canalisation de la rue de la Parcheminerie, doit se faire quelques jours plus tard , si les Allemands ne s'y opposent pas. Heureusement, ils partent 8 jours après et le pont de Loire est sauvé de la destruction.
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Après la guerre, la production annuelle stagne à environ 1 800 000 m3 jusqu'en en 1959. Elle monte à 2 000 000 en 1961 grâce à de nouveaux captages réalisés en 1960 . En 1964 le renforcement des moyens de pompage fait passer le volume à 2 500 000 m3.
samedi 13 juin 2020
Miracle de la transparence
Un chroniqueur du 16ème siècle écrit:
"Le duc de Nevers, en sa maison de Nevers, avait faict recommencer ledit artifice de verreries de cristal à la façon de Venise , non-seulement pour les verres de cristal , mais pour les couleurs de topaze , esmeraudes, jacinthes, aigues-marines, autres jolivetez qui approchent du propre naturel des pièces orientales. »
A cette époque, les trois grands centres de verrerie d'Italie sont la Toscane, la région de Venise (et son célèbre Murano) , et la ville d'Altare en Ligurie, près de Gênes, d'où viennent les Sarode/Saroldo. La formule "à la façon de Venise" ne signifie pas que les pièces (ou les verriers) viennent efffectivement de la-bas, mais qu'elles sont dans le gout de cette production utilisent des techniques similaires.
Les Sarode s'installent dans ce batiment, situé dans l'actuelle rue du 14 juillet,. ( Le maire fraichement réélu de Nevers, Denis Thuriot, est un descendant -lointain- de ces maitres de la transparence ..)
Une exposition au musée de la Faïence en 2019 a été l'occasion d'admirer certaines pièces de cette époque.
Jacques Sarode part vers 1600 fonder une verrerie à Paris ; lui succédent à Nevers son neveu Horace Ponté (Ponta en italien) et son frère Vincent Sarode. En 1647, la famille Castellan (Castellano) , puis en 1726 les Bormiol (Bormiolo), leurs neveux eux aussi originaires d'Altare, poursuivent l'activité jusqu'en 1745.Puis la veuve du dernier des verriers Bormiol tente d'enrayer le déclin progressif qui mène à la fermeture des ateliers en 1786.
Malgré l'appellation pompeuse de " petit Murano de Nevers" - et hors quelques pièces "souvenirs" offertes lors de leur passage par la ville aux grands de ce monde- le gros de la production à cette époque ne parait plus se cantonner qu'à des objets utilitaires (verres carafes, bénitiers, bouteilles) de bonne facture, mais qui ne peuvent plus rivaliser avec l'art vénitien.
Entre 1818 et 1848, les ateliers sont reconvertis en une faïencerie baptisée "Ollivier", puis sont plus ou moins abandonnés.
Au début du 20ème siècle l'endroit, qui a perdu son tire d'Hôtel de la Verrerie, est surnommé "Cour des Miracles" ce qui laisse supposer une fréquentation peu reluisante.
1945 |
2020,... rénové |
vendredi 12 juin 2020
Corpus Christi
La Fête-Dieu, appelée aussi Fête du Saint-Sacrement est une fête religieuse célébrée dans les pays catholiques le jeudi qui suit la Trinité, c'est-à-dire soixante jours après Pâques, ... sauf en France où elle a lieu le dimanche d'après (en vertu d'un indult - une dérogation- papal.).
Cette fête commémore la présence réelle - selon les croyants- du Christ dans le pain et le vin consacrés.