
En 1858 , l'ancienne église est trop petite et trop vétuste pour accueillir les paroissiens L’église est alors située sur la place, devant le musée et le gîte communal actuels. Deux projets pour un bâtiment neuf proposés dans les années 1860,sont récusés par le ministère des Cultes : le premier d’un architecte local, le suivant de l’architecte du marquis de la Ferté-Meun à Paris. Puis ce dernier (qui est le "mécène" principal du projet de construction de l'église qui sera financée par dons et souscription, débute en 1869, et se termine en 1872.) soumet alors au Ministère les plans d'Anatole de Baudot qui sont approuvés en 1869. La construction de l’église est terminée en1872.
Élève de Viollet-le-Duc, l’architecte Anatole de Baudot (1834-1915) a enseigné et restauré de bâtiments plus qu'il n'en a construit. Ce qui contribue à la valeur historique de l’église de Larochemillay.
Baudot s'adjuge en 1865 le concours pour la construction de l’église néo-gothique de Rambouillet . Il collabore aussi avec Viollet-le-Duc sur plusieurs restaurations, dont celles de l’église de la Madeleine de Montargis, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Clermont-Ferrand et la chapelle de Vincennes dès 1867. Nommé rapporteur au Comité des édifices diocésains, puis inspecteur des édifices diocésains. il dirige la restauration d'une dizaine d’églises entre la Corrèze , le val de Loire et l' Ile-de-France. Il entre en 1879 à la Commission des Monuments historiques.
Jean Michel D. lecteur fidèle et érudit nous dit:
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L'église de Larochemillay est un exemple particulièrement réussi des églises reconstruites dans la deuxième moitié du 19ème s. A la différence de tant d'autres églises de la même époque, elle a été parfaitement exécutée, et un décor peint de grande ampleur (récemment restauré, je crois) vient compléter l'ensemble.
Une des activités d'Anatole de Baudot était de produire des "églises sur catalogue". Les curés en achetaient les plans et les faisaient construire par des entrepreneurs locaux ... qui respectaient plus ou moins les règles de l'art.
Cette compétition constructive des curés entre eux fait que tant d'églises reconstruites dans la deuxième moitié du 19ème s. dans nos campagnes (en remplacement d'édifices souvent en très mauvais état après Lumières et Révolution) se ressemblent tant. Ajoutez à cela que l'époque est celle du pic démographique des campagnes. Ce qui explique pourquoi les églises reconstruites sont souvent surdimensionnées, surtout aujourd'hui où la population des communes rurales a été divisée par cinq."