A Fourchambault un batiment bourgeois porte à son fronton l'inscription Les Saffrettes. Mais de quoi s'agit il? Un petit rappel historique s'impose.
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Fourchambault, rue du 4 septembre
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A cette emplacement se trouve au XIXème siècle la source des Saffrettes, exploitée par la famille Maupetit, par ailleurs propriétaire d'un important commerce de vins et spiritueux qui a donné sont nom au quartier de la Brasserie, où il était implanté. La maison principale a été construite en 1887. Derrière, la remise date de 1892 et le magasin de 1901.
La source a été découverte en 1865 par Pierre Mimot, garde du parc de Nevers, lors du creusement d'un puits a proximité de sa maison. Dans les années 1870 et 1880, le site est acquis par Victor Hauguin, fabricant de papiers peints et marchand d'eaux minérales, puis par les familles Mimot et Alluchon, avant d'échoir à Louis Maupetit.
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Les Saffrettes vers 1900
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comme d'habitude , les dimensions du jet d'eau de la source sont ... très éxagérées
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La source des Saffrettes est à l'origine d'un procès "retentissant" à la fin de 19ème siècle
M. Montupet, est un industriel ,propriétaire d'une source d'eau minérale à Fourchambault. Il est par ailleurs maire de la ville.
Avec l'Union des Propriétaires et Concessionnaires d'Eaux Minérales, ils font constater, le 19 août 1892, que Vattan, épicier à Sancerre, vend comme eau des Saffrettes de Fourchambault de l'eau contenue dans des bouteilles sans étiquettes, et qui n'avait pas été puisée à Fourchambault.
Ils demandent une expertise pour déterminer la provenance et la nature exactes de ces eaux.
Vattan reconnait alors avoir vendu comme eaux de Fourchambault des eaux qui lui avaient été livrées par Maupetit, propriétaire de la source des Saffrettes, mais qui provenaient en réalité ...de Pougues,
Montupet et le Syndicat assignent pour concurrence illicite et déloyale, Vattan, et Maupetit, devant le tribunal civil de Sancerre. Par jugement du 2 mai 1893 ce dernier reconnait que Vattan avait «vendu sciemment comme eau de Fourchambault un certain nombre de bouteilles d'eau expédiées par Maupetit et que celui-ci les avait remplies à une source de Pougues, que ce fait est en soi un acte illicite et susceptible de préjudicier à l'exploitation des eaux de Fourchambault où Montupet possède une source». Mais, il considère que la vente effectuée par Vattan n'a été que la conséquence isolée d'un fait accidentel : la suspension momentanée du tirage de la source de Maupetit à Fourchambault par suite de travaux à y exécuter ». Vattan et Maupetit ne sont donc pas condamnés.
Mais Montupet est un personnage important et à l'ego bien dimensionné! De plus, les Maupetit, dont l'activité est le centre économique du quartier de la Brasserie sont les rivaux de Montupet, qui "règne" sur l'autre quartier de Fourchambault: la Fonderie. Pas question d'en rester là : il fait donc appel du jugement.
La Cour de Bourges, le 19 août 1894, considère que l'Union des propriétaires et concessionnaires d'eaux minérales a donc le droit d'intervenir pour demander la cessation de ces pratiques nuisant à la réputation de ses eaux. Elle condamne Vattan et Maupetit, pour réparation du préjudice causé par une concurrence déloyale et illicite, à payer solidairement au syndicat la somme de 100 francs et à Montupet la somme de 150 francs ..
Il semble qu'à la suite de ce procès, et actant que le débit de la source initiale était insuffisant pour pouvoir alimenter en tous temps sa clientèle, le sieur Maupetit ait mis en service une intallation plus performante (dite source n°2) débitant 1300 litres qui obtiendra son autorisation d'exploitation en 1895.
On trouve des traces de publicité pour l'eau des Saffrettes, commercialisée comme eau de table, jusque vers la 1ère guerre mondiale. Il semble que, comme beaucoup de ses consoeurs, l'exploitation ait vivoté jusque dans les années 20. La propriété et sa source sont mises en vente aux enchères en 1921, et , bien que l'autorisation d'exploiter soit renouvelée en 1925, on ne trouve plus alors trace d'un commerce significatif de l'eau des Saffrettes.
A partir de 1958, le site est utilisé par l'entreprise de travaux publics Morini qui y gare des engins de chantiers.
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l'ancien bâtiment de la source
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Le même sous un autre angle. Le local a été pendant un temps reconverti en garage
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