samedi 3 juin 2017

Le pont du P.O.

   La ligne Bourges-Cosne est déclarée d’utilité publique en 1888  pour relier les fabriques d’armes de Bourges à Toul puis à la frontière franco-allemande sans passer par Paris et son agitation populaire redoutée, susceptible d'interrompre le trafic. Le viaduc de Port-Aubry en est un élément spectaculaire: il franchit  la Loire entre Cosne-sur-Loire (Nièvre) et  Bannay (Cher).. Construit en treillis métallique par la société d'Armand Moisant, un concurrent d'Eiffel, pour la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, on le surnomme localement le « pont du P.-O. ». Il est emprunté  par un premier  convoi  le 18 décembre 1893.



extrait du catalogue de l'exposition universelle de 1900. 




    Le 17 juin 1940, deux soldats français, le capitaine Buc et le brigadier Rault, sont tués en tentant sans succès de  le défendre .

collection G Bauchet
    
      Pour permettre à leurs véhicules d’emprunter le pont,  le commandement allemand réquisitionne toutes les planches disponibles chez les fabricants de meubles et les menuisiers pour recouvrir une des deux voies ferrées, car c'est le seul point de passage de la Loire sur le secteur de  Cosne , le pont routier ayant été bombardé.  Lors du retour d’exode à l’été 1940, les voitures des réfugiés seront autorisées à l'emprunter.

 


           En juillet 1944, l’occupant allemand fait exploser la 3ème travée.


  Reconstruit, il est mis à voie unique en 1950, comme le reste de la ligne Saint-Germain-du-Puy à Cosne-Cours-sur-Loire  , la voie côté amont est déposée ( c'est celle qui avait été recouverte de planches par les allemands.) Les trois trains de voyageurs  qui circulent chaque jour entre Bourges et Cosne-sur-Loire en empruntant le viaduc disparaissent en 1966. 



  La section Veaugues - Sancerre ayant été déférée immédiatement après,  le pont ne voit pratiquement plus passer que les trains de marchandises Cosne - Sancerre   jusqu'à l'arrêt de tout trafic en juin 1987.... sauf sur la section Cosne Saint-Satur ( classée "ligne non exploitée") qui supporte la desserte des silos céréaliers  de Saint Satur jusqu'en 1999.

le pont en 2015



 Depuis 2004 il est le point de départ d'une activité "insolite" : le vélorail ou cyclorail...



4 commentaires:

  1. Belle présentation avec une photo, celle avec le train sur le pont, que je ne connaissais pas! Cependant, si la section de Veaugues à St-germain a bien été fermée en Juin 1987, les trains de céréales et d'engrais ont continué à circuler entre Cosne et St-Satur jusqu'à l'accident de Blaye en 1999 (Avril?), qui a conduit à la fermeture du silo de St-Satur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. il est vrai que selon les "sources" la date de l'arrêt définitif du trafic desservant les silos varie... ceci étant peut être du au statut de "ligne non exploitée" du tronçon Cosne Saint Satur.

      Supprimer
  2. Bravo pour l'acuité de vos témoignage historiques.
    De l'histoire au patrimoine et de l'épopée ferroviaire à l'usage contemporain des anciennes lignes, le pont du P.O. est l'objet d'un projet emblématique de voie verte pour la mise en relation des deux rives et une vision commune du bassin de vie de Cosne en bassin touristique.
    Présenté en 2004 dans le cadre des actions du Pays Bourgogne nivernaise et figurant sur le schéma national des Véloroutes et Voies Vertes, il a fait l'objet d'une étude de faisabilité et a été retenu dans les documents d'urbanisme (SCOT, PLU côté Nièvre). Le projet a été repris récemment par la mairie de Cosne mais les enjeux en sont évidemment territoriaux (Régions, Départements, communautés de communes) selon la volonté des décideurs à ne pas considérer la Loire comme une limite administrative !
    Je ne sais si cette boîte de dialogue accepte les liens :
    https://www.fichier-pdf.fr/2018/08/27/vignoblesdecouvertescyclocoeurdefrance/
    Avec tous mes encouragements

    RépondreSupprimer
  3. La voie verte des vignobles Cosne-Sancerre par le pont du P.O. est retenue dans le Site Patrimonial Remarquable (SPR) de Cosne

    RépondreSupprimer