samedi 13 juin 2020

Miracle de la transparence

  A la fin du 16ème sièce, Louis de Gonzague, duc de Nevers, fait venir , à côté des faïenciers,les Sarode (francisation de Saroldo) , des verriers italiens  et exerçant à Lyon, puis plus tard à Paris.

 Un chroniqueur du 16ème siècle écrit:

"Le duc de Nevers, en sa maison de Nevers, avait faict recommencer ledit artifice de verreries de cristal à la façon de Venise , non-seulement pour les verres de cristal , mais pour les couleurs de topaze , esmeraudes, jacinthes, aigues-marines, autres jolivetez qui approchent du propre naturel des pièces orientales. »

 A cette époque, les trois grands centres de verrerie d'Italie sont la Toscane, la région de Venise (et son célèbre Murano) , et la ville d'Altare en Ligurie, près de Gênes, d'où viennent les Sarode/Saroldo. La formule "à la façon de Venise" ne signifie pas que les pièces (ou les verriers)  viennent  efffectivement de la-bas, mais qu'elles sont dans le gout de cette production    utilisent des techniques similaires.

   Les Sarode s'installent dans ce batiment, situé dans l'actuelle rue du 14 juillet,. ( Le maire fraichement réélu de Nevers, Denis  Thuriot, est un  descendant -lointain- de ces maitres de la transparence ..)

  Une exposition au musée de la Faïence en 2019 a été l'occasion d'admirer certaines pièces de cette époque.



 Jacques Sarode part vers 1600 fonder une verrerie à Paris ;  lui succédent à Nevers son neveu Horace Ponté (Ponta en italien) et son frère Vincent Sarode. En 1647, la famille Castellan (Castellano) , puis en 1726 les Bormiol (Bormiolo), leurs neveux eux aussi originaires d'Altare, poursuivent l'activité jusqu'en 1745.Puis la veuve du dernier des  verriers Bormiol  tente d'enrayer le  déclin progressif qui mène à la fermeture des ateliers en 1786.
   Malgré l'appellation pompeuse de " petit Murano de Nevers"   - et  hors quelques pièces "souvenirs" offertes lors de leur  passage par la ville aux grands de ce monde-  le gros de la production à cette époque ne parait plus se cantonner qu'à des objets utilitaires (verres carafes, bénitiers, bouteilles) de bonne facture, mais qui ne peuvent plus rivaliser avec l'art vénitien. 
 Entre 1818 et 1848,  les ateliers sont reconvertis en une faïencerie baptisée "Ollivier", puis sont plus ou moins abandonnés.
Au début du 20ème siècle l'endroit, qui  a perdu son tire d'Hôtel de la Verrerie,  est surnommé  "Cour des Miracles" ce qui laisse supposer une fréquentation peu reluisante.



1945



2020,... rénové







1 commentaire:

  1. Il y a eu, en 2018 je crois, une très belle exposition sur la verrerie nivernaise au Musée Municipal de Nevers; j'imagine (et j'espère) qu'elle ne vous a pas échappé! Une branche de mes ancêtres, les Ponnard, étaient verriers aux 16 et 17ème siècle, à Giverdy (Cne de Ste-Marie) et aussi dans le Bazois. Ils produisaient essentiellement de la verrerie utilitaire et des plaques destinées à être retravaillées. Cette activité ne devait pas être si prospère puisqu'en 1584 l'un d'entre eux périt sur le bûcher à Nevers pour avoir fait, entre autres, de la fausse monnaie...

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