vue de la halte-gare du Tacot surplombant le hameau de Fetigny(commune d'Alligny en Morvan) |
Suzanne Marache, une native du Morvan un temps exilée à Paris, se lance en 1949 dans la fabrication de martinets. Elle installe son atelier dans l'ancienne halte-gare de Fétigny, sur la ligne du tacot Corbigny-Saulieu , déferrée depuis 1939.
Les lanières de cuir sont au départ découpées à la main puis clouées, une à une, au marteau, sur les manches jaunes en bois de hêtre jaunes (achetés dans la Meuse).Ce travail à la pièce est sous-traité à des habitants des villages alentours. Une fois récupérés, les martinets sont vendus à des grossistes.
L'activité de Suzanne est exposée dans une charmante petite vidéo de1969 qu'on peut lire en cliquant ici.
Dans les années 80, André Bolander, l'ami de Suzanne, met au point une machine électrique pour découper plusieurs lanières à la fois dans une bande de cuir et un pistolet à air comprimé pour fixer le cuir sur le bois à l'aide d'agrafes au lieu des clous. La production peut atteindre 1000 unités par jour. Dans les années 1990, la clientèle se diversifie et on peut retrouver une partie de la gamme, avec un manche noirs des lanières de cuir noir et des clous dorés, dans les rayons sado-maso de certains sex-shops.
Le martinet Marache apparaissant en 1986 dans le tome 71 de "Brigade Mondaine" , intitulé "La panthèredes Palaces"... La documentation est approximative: Fétigny y est placé dans le Cantal (!) |
années 90 le tracé de l'ancienne voie métrique passe devant l'atelier à martinets..(cliché: Patrimoine du Morvan) |
A la mort de Suzanne en janvier 2000 à l'age de 82ans ( André Bolander est décédé en 2016, à 99 ans.), l'entreprise Meunier, qui travaille déjà le bois et le cuir et produit des niches pour chiens ou des mangeoires à oiseaux, reprend dans ses propres ateliers du hameau de Valottes la fabrication de ces martinets, maintenant destinés uniquement à l'éducation ...des animaux .
Enfin.... officiellement...
la halte flanquée des anciens ateliers en 2010 |
Savoureux article, même si je connaissais déjà l'histoire! La vidéo est aussi un régal. Ils doivent avoir des clients adultes à Assigny, dans le Sancerrois...
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