samedi 10 octobre 2020

Sablé




  Autour de 1905, date du cliché, le sable est extrait de la Loire pour la construction de quelques ouvrages d'art en béton ( dont les ponts) et la consommation des verreries, sans incidence notable sur le cours du fleuve. L'essentiel des constructions immobilières est encore réalisé en pierre en briques ou en  fer. 

Nevers: (petits) tas de sable à la  Jonction


  Ce n'est qu'à partir de 1950 et l'utilisation massive du béton pour la Reconstruction, puis l'édification des "grands ensembles"  dans toute la France que l'extraction devient massive  passant d'environ 2 à 13 millions de tonnes, avec un pic en 1979. A  partir de 1980, l'administration   fait réduire progressivement  les extractions de sable et de gravier dans le lit mineur de la Loire et de l'Allier.
 De1986 à 1991 , ces prélèvements  retombent à un  niveau  moyen de 3,8 millions de tonnes/an. Elles cessent en  Loire  en 1993. Mais  dans le même temps, les extractions dans le lit majeur de la Loire  triplent de  1981 à 1991, atteignant chaque année 3 millions de tonnes. 
 
    L'extraction dans le lit du fleuve est interdite à partir de 1995. Entre 1949 et 1992 le cumul des prélèvements atteint 220 millions de tonnes de sables et graviers. Ils représentent l'équivalent d'une bande de 150 m de largeur et de 1,50 m de hauteur en Loire moyenne. 
    En moins de 50 ans, le niveau de l'étiage a donc  baissé d'environ 1m50. On peut le constater  à différents endroits.  A Givry-Fourchambault  le niveau des basses eaux est à la cote -1,25m, et serait encore plus bas l'été sans le soutien du débit par le barrage de Villerest  pour assurer le refroidissement des centrales nucléaires .( lequel barrage a pour effet secondaire de piéger les sédiments et de diminuer  l'alimentation du lit de la Loire en matériaux et sa "recharge" en sables)
    A  Nevers, l'ancien niveau des basses eaux est matérialisé par le radier sous le pont de Loire, l'eau dévalant ensuite aujourd'hui une "mini chute" d'environ 1m50, très prisée des pêcheurs. Pour éviter l'affouillement de l'ouvrage par les remous générés par la chute d'eau  on a dû poser de gros blocs de pierres bien visibles aujourd'hui.

1930 l'eau est au niveau du radier




fin des années 60: le niveau du lit a commencé à baisser par rapport au radier




de nos jours, avec les pierres


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