jeudi 27 septembre 2018

Au bon niveau

repère de crue de Pouilly sur Loire



   Lors  l’inondation de septembre 1866, les mariniers de Pouilly  se mettent en évidence dans la sauvetage des sinistrés . Jacques Ratillon dit « Dauphin », François et Auguste Dutratre et les trois Picault, Alexandre, Pierre et Désiré traversent  deux fois la Loire en crue pour apporter des vivres et du secours aux habitant de  Couargues, village de la rive gauche  inondé sous plus de deux mètres d’eau.  Germain Jacquemard, marinier, et Frédéric Sadon, batelier à Pouilly  malgré la force du courant , ravitaillent  la population des rives du Cher.  Ils sont décorés de la médaille d’argent de deuxième classe par Napoléon III.

   Ce repère de crue pose néanmoins une question: on y voit le niveau de 1846 , au dessus de celui de 1866,  pourtant réputé être la crue la plus haute,  ce que confirment les relevés  effectuées à Givry , en face de Fourchambault à quelques 30 km en amont. 



     Il ne semble pas s'agir d'une erreur : la situation se répète à la Charité, où le repère de crue  situé dans le Faubourg de Loire montre le même ordre: 1846 au plus haut puis 1866,  ( avec en plus, le niveau de la crue de 1856 en dessous ce celle de 1866).


  
  L' explication la plus probable est la configuration de la vallée entre la Charité et Pouilly: sur la rive gauche du fleuve existent des déversoirs naturels qui permettent à l'eau de s'épancher sur une grande largeur.  La crue de 1866 fut la plus haute là ou le cours de la Loire était contraint par des digues, notamment  à Nevers , mais la crue de 1846 fut celle ayant eut le plus fort débit. c'est donc cette dernière  qui, dans les conditions d'un écoulement  "normal"   a atteint la  cote la plus haute!
D'autant qu'en 1866, des brèches s'ouvrirent dans les endiguements de la rive gauche du val de la Charité, accentuant le phénomène d'étalement de la crue.

 


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