samedi 8 septembre 2018

Sauve qui peut




   Au XIXème siècle, en cas de danger, il n'existe aucun moyen d'alerter un spécialiste qui pourrait intervenir en temps opportun, et on ne trouve presque  jamais dans les parages de matériel de secours adapté: le sauveteur est presque toujours un quidam de passage qui se jette courageusement  à l'eau, un voisin serviable pénétrant dans une grange en feu pour y secourir un enfant, ou un batelier sachant nager.
 En récompense, plutôt qu'un peu d'argent, le héros  préfère généralement recevoir une médaille accompagnée d'un diplôme de sauveteur signé par les autorités, ou qui l'intronise  dans la Société des Sauveteurs de son coin.
 A cette époque , nul ne secourt son prochain pour la bonne raison qu'il est sauveteur: Au contraire, comme le sieur Cerisier cité en 1895 sur son diplôme, on devient officiellement sauveteur....en ayant déjà sauvé quelqu'un..




 Regardons maintenant  de plus près le document remis à Cerisier: il  est signé  en bas  à droite par un certain  Andriot- Guérin  , Président Fondateur.

 Attardons nous un peu sur ce personnage.


 Pierre Andriot- Guerin est donc le fondateur en 1871 de la première Société des Sauveteurs de la Nièvre. et çà se passe à .... Luzy .

 Pendant l'été 42 (1842...), à douze ans, le jeune Pierre  fait ses premiers pas dans le sauvetage . Un soir, avec  un de ses camarades, Lazare Menat, ils ont l'idée  de pêcher des grenouilles dans un vivier construit au ras du sol comme un puits, c'est a dire  un trou  présentant des parois lisses et verticales  empêchant les batraciens de s'échapper.  En pleine pêche, le jeune Menat glisse sur l'herbe et tombe dans le vivier. Andriot se penche sur le bord du trou, et  se cramponnant d'une main à la végétation, il parvient avec l'autre à empoigner son camarade  par les  cheveux , et à le sortir  de l'eau...

  Suivront des années à porter secours a des noyés , des victimes d'incendies ou d'emballements de chevaux, parfois dans des circonstances rocambolesques, et toujours avec un apparent mépris du danger.

 En juillet 1865, Andriot-Guérin lance une souscription  pour équiper la commune de Luzy d'une pompe à incendie. Elle récolte 1260 Francs de l'époque. A partir de cette  mise de fonds, le maire de Luzy fait adopter par la commune le complément permettant de financer  le reste de l'équipement  de la compagnie de pompiers que Andriot-Guérin crée en 1867, et qu'il emmène lui-même au feu.

En 1868  il met sur pied à Luzy  une fanfare avec cuivres et percussions. A la fin du XIXème siècle elle compte jusqu'à 70 musiciens amateurs, et sous le nom "Les amis du Morvan", participe à de nombreuses cérémonies et fêtes locales.

En 1871 est donc  créée sa fondation de la "Société des Sauveteurs de la Nièvre", en parallèle de son activité de soldat du feu.

 La Société des Sauveteurs de la Nièvre voit en 1879 ses statuts transformés: d'autres  groupes de sauveteurs apparaissent dans tout le département à l'image de celui de Luzy (à Fours, Imphy, Decize, Nevers, Clamecy..) . Son siège est transféré à Nevers, et  son emblème devient l'ancre de marinier, plus représentative de la typologie des sauvetages, maintenant surtout effectués en Loire, que les incendies et accidents de circulation à cheval de l'intérieur de département.

en Aout 1876, Andriot-Guérin  fait du lobbying auprès du Conseil Général



Pierre Andriot-Guérin décède en 1903. Il a  une petite place à son nom à Luzy.


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