Le monastère de la Visitation* de Nevers est une émanation de celui fondé à Moulins en 1616 , troisième établissement de l’Ordre de la Visitation, ordre religieux créé à Annecy en 1610 par St François de Sales et Ste Jeanne de Chantal. Celui de Nevers en est le septième représentant .
En 1620, les échevins de Nevers autorisent les Visitandines à s'établir rue Saint-Martin, dans trois maisons acquises à cet effet et un grand jardin s'étendant jusqu'aux remparts de la ville à la condition que l'emprise du couvent s'arrête à 3 toises ( environ 6 mètres) avant le mur d'enceinte de la ville.
Cet espace constituera plus tard la rue du Rempart (Rue P. Beregovoy)
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cloitre et chapelle de la rue Saint Martin: état vers 1875
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l'ancien couvent de la rue Saint Martin, en cours de démolition dans les années 30, il en reste la chapelle Saint Marie
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après la démolition dans les années 50
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A la Révolution, en 1792 , avant de devoir elles aussi se disperser et voir leurs biens confisqués, les religieuses de Nevers récupèrent une partie du patrimoine "exfiltré" de la maison-mère de Moulins par sa mère supérieure, Marie-Augustine de Damas. Celle-ci emporte trésor et reliques chez sa mère, au château de Menou, près de Varzy, où elle va trouver refuge accompagnée de quelques condisciples.
Après la Révolution, le monastère est refondé à La Charité-sur-Loire en 1818 dans un ancien monastère de Bénédictines. (Les religieuses des Soeurs de la Charité de Nevers, qui travaillent à l'hopital de Nevers, occupent l'ancien couvent de la rue Saint Martin de 1801 à 1856)
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Chapelle des Visitandines , à la Charité
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En 1854, les bâtiments de la Charité sur Loire sont acquis par l'hôpital local , l'ancien hôtel-Dieu ayant été détruit par un incendie. Les religieuses Visitandines, appuyées par Mgr Dufètre, évêque de Nevers, déménagent dans de nouveaux locaux, mieux adaptés, au 86 bis route de Paris à Nevers (aujourd'hui avenue Colbert) .
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Maquette du couvent réalisée par une religieuse
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le cloitre (partagé par Jean-Michel D.)
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Leur église , terminée en 1857, prend le nom de Notre-Dame du Peuple Nivernais ou Sainte-Marie du Peuple.
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Notre-Dame du Peuple Nivernais (cliché partagé par Jean-Michel D.......)
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Après la loi sur les Congrégations votée en 1903, un huissier se présente en octobre 1904, pour procéder à l'inventaire prévu par l'article 15 de la loi. Refus des occupantes. Les Visitandines doivent alors s'exiler en Belgique en 1908. La ville de Nevers , en 1913, achète le terrain dans l'intention d'y transférer le lycée . La 1ère guerre mondiale interrompt la réalisation du projet, qui laisse les bâtiments dans un état de semi-délabrement.
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Visitandines 2018....avenue Colbert
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En 1935, l'ordre est de retour à Nevers dans un nouveau bâtiment construit sur la colline des Montapins.
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Plan du projet.; La chapelle prévue en partie gauche n'a pas été réalisée
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la Chapelle était prévue en prolongement de ce mur
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Bénediction de la première pierre par Mgr Flynn en 1934
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La Visitation sur les Montapins, inauguré en 1935
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L'ensemble des bâtiments est quelque peu surdimensionné par rapport à la réalité des vocations: il n'y a, par exemple, aucune nouvelle recrue entre 1934 et 1945.
En 1993 le couvent s’implante en bordure de Loire, 49 Route des Saulaies en contrebas des Montapins, dans des locaux plus petits.
2018... le site des Montapins est partiellement occupé par l' INSERR (Institut National de Sécurité Routière et de Recherches) et EFCASER (Ecole Formation Conduite Automobile Sécurité Routière) qui forme les moniteurs d'auto-école. Si les voies du Seigneur sont impénétrables, on y apprend au moins à conduire correctement... mais les locaux (surtout les parties communes) auraient bien besoin d'une rénovation.
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La Visitation fait référence à un épisode qu'on ne trouve que dans
l'Évangile selon Luc : la visite rendue par Marie, enceinte du Christ, à sa
cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Il s'agit vraisemblablement d'un ajout effectué vers l'an 100 destiné à établir une proximité entre les 2 personnages et , donc à rallier au Christianisme naissant, les disciples de Jean-Baptiste (dit aussi Jean le Baptiste), nombreux à cette époque.
Mont-Tapin, un curieux choix pour l'établissement d'un couvent!
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