samedi 25 avril 2020

Renversé

   Le vendredi 22 février 1991 à  Millay,  un couplage  des autorails X4655 en tête et X4664 en queue et de leurs remorques assure la liaison Dijon-Nevers, ramenant notamment  beaucoup  d'étudiants rentrant chez eux pour les vacances de février, ou de soldats permissionnaires.

   Vers 17h30, la nuit tombe. Dans une courbe sans visibilité,  au croisement entre la RN 81 et de la voie ferrée le train 57418  roulant à 120km/h  percute un camion-benne arrêté à un passage à niveau automatique . Le conducteur de la rame, heureusement particulièrement vigilant,  n'a qu'une poignée de secondes  pour actionner le freinage d'urgence avant le choc . L'ensemble des 4 caisses déraille et la remorque de queue se couche sur les voies à  250m  du passage à niveau. La benne du poids-lourd est projetée à 100 mètres.

  Régis D. passager de ce train raconte:

  "J’étais dans ce train quand c’est arrivé je voyageais debout, et quelques minutes plus tôt, j’avais pu trouver une place assise. 
 Je lisais un roman « Dossier 113 » d’Emile Gaboriau quand j’ai senti des secousses, une odeur de silex, vu le fameux camion le long d’un talus, le nez vers le sol (me souviens m’être dit : tiens, qu’est-ce qu’un camion vient foutre ici ?) 
 Puis le wagon s’est arrêté, j’ai entendu des cris, je me suis retourné et j’ai vu une banquette à moitié arrachée, des vitres brisées, des personnes au sol. J’étais dans l’une des voitures au fond de l’image. Je revenais en permission. J’y avais retrouvé 2 ou 3 militaires que je connaissais. 
  Pour l’anecdote, nous sommes rentrés en bus à Nevers. Et le bus, pour une raison que j’ignore après avoir franchi un passage à niveau, a dû rebrousser chemin et a fait une marche arrière sur le passage à niveau. Et à ce moment, des passagers ont hurlé. Et moi, qui étais avec mes potes militaires, je scandais :" un passage à niveau, un passage à niveau. "
  Mais j’ai vite arrêté car une majorité de personnes n’avait visiblement pas mon sens de l’humour!!!.."

  Bilan:  35 blessés dont 3 graves, qui sont évacués par hélicoptères vers l'hopital de Dijon depuis le terrain de football de Luzy. Parmi eux, le conducteur du train, avec de nombeuses fractures





  La rame une fois relevée reste en stationnement à Luzy,  pour le temps de l'enquête . Elle y restera plusieurs mois .  On la voit ici avec un côté endommagé sur  tout  son long: la benne du camion détachée de sa remorque a rebondi entre le train et le talus entre lesquels elle est restée coincée.

  Depuis, un pont a été construit qui enjambe la voie ferrée.


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