Entre 1916 et 1919, lors de l' entrée en guerre des Etats-Unis, quelques 11 000 Ford T sont assemblées à Bordeaux dans un atelier de la Ford Motor Company à partir de pièces détachées en provenance d'Amérique .
Après la guerre, certaines de ces autos sont récupérées dans les fermes et les villages , mais des milliers d'autres sont garées dans la base militaire de Verneuil, à proximité de Decize où à environ 4 km du village, à 50 mètres de la gare de Verneuil , se trouve le «petit camp», également connu sous le nom de «quartier Ford». Les Américains partent en 1919 ,mais en 1920, plus de 600 personnes y sont encore employées au démantèlement des batiments et à la poursuite d'activités de montage.
Plusieurs petites entreprises sont chargées d'écouler les stocks de pièces, et même de véhicules entiers, qui sont montés sur place puis envoyés dans des garages dans toute la France .
En 1921 les frères Pontvianne, René (1894-1979) et Maurice (1890-1961), des Parisiens issus d'une famille du Puy en Velay, récupèrent le marché lucratif de la liquidation des voitures, des châssis et des pièces, après avoir acheté l'intégralité du stock Ford restant.
Les Pontvianne sont tous les deux d'anciens officiers de la Grande Guerre, ils ont été grièvement blessés au combat ( René y a perdu l'oeil droit en juin 1917 ) et décorés de la Légion d'honneur pour faits d'armes.
Ils s'installent dans un ancien casernement de 200 mètres de long avec magasins, bureaux et ateliers spéciaux tous disposés pour servir réparer ou aménager des chassis Ford. Déconditionnement des pièces, nettoyage, peinture, électricité auto, construction de châssis et de carrosseries sont faits sur place à partir d'un stock d'environ 10 000 caisses .
L'entreprise Pontvianne commercialise des châssis complets à finir de carrosser ou des voitures neuves, à des prix beaucoup plus compétitifs que les concessionnaires Ford officiels alimentés par l'atelier d'assemblage de Bordeaux ( dont les 300 employés continuent à produire un maximum de 80 Ford par jour jusqu'à l'arrêt du modèle T en 1927 ) .... et à qui il ne reste plus qu'à s'aligner sur les prix. En 1922 par exemple, un pick-up de base avec suspension arrière renforcée (parfait pour rouler sur les mauvaises routes de campagne), l'éclairage électrique, le Klaxon, cinq pneus Michelin et une boîte à outils entièrement équipée est tarifée 7.425 Francs par Pontvianne. Une 'Torpedo Luxe Ford Verneuil' pour 10.975 Francs . Jusqu' à l'épuisement du stock, Pontvianne aménage quatre types de carrosseries adaptées aux besoins civils : la Boulangère, la Normande, la Torpédo et le Fourgon.
A noter que l'américaine Aloha Wanderwell, la première femme ayant effectué un tour du monde en automobile de 1922 à 1927 roule sur un chassis Ford Verneuil. (Cette expédition circumterrestre se déroule de Nice à Nice. )
La commercialisation de ces véhicules génère aussi un important commerce de pièces de rechanges locales qui se poursuit après l'arrêt du montage à Verneuil le 15 octobre 1929 depuis leurs nouveaux locaux à Paris, au 1 rue des Acacias, dans le 17e arrondissement.
catalogue Pontvianne 1932 |
La notion de Luxe a bien changé depuis...
RépondreSupprimerMes arrieres grand-parents avaient une Ford T Verneuil fourgon dans les années 30. Ils habitaient Magny-Cours.
RépondreSupprimer