jeudi 5 septembre 2019

C'est la fin de l'été.

  Septembre est là , et les températures vont baisser aujourd'hui.
   Pour finir sur une note un peu nostalgique des mois passés,  voici une petite fiction, quelque peu scandinave (mais rien ne vous empêche d'en faire une version japonaise, egyptienne, ou même polonaise) , rien que pour vous.


 Il se promenait dans le parc Salengro. Cétait une dimanche après-midi et la canicule faisait bombance au dessus des platanes, des marronniers et des chaises peintes en vert.

 Tout au long des allées, la poussière prenait très au sérieux son travail de tapis rouge en faveur des badauds et des touristes assoiffés trainant dans leur sillage des envolées nerveuses de pigeons.
 
Il marchait d'un pas aérien, sans doute parce qu'il avait déjeuné en petites quantités: crottin de chavignol et pain-vin.
Cherchant un point agréable ou reposer son regard surchauffé  par le soleil, il trouva sur son chemin une jolie Suèdoise . Elle portait en maillot de bain suèdois .Assise sur la margelle du bassin,  elle lisait un roman suèdois écrit par un Prix nobel de littérature Suèdois. C'était une scène un peu abstrait, raffraichie  par le jet d'eau intermittent.
Il songea à sa beauté, délicatement , tel qu'en contemplation d'une oeuvre d'art. Etrangement, d'un seul coup, il se sentait capable de chevaucher un étalon, de parler beau aux monstres légendaires et d'arborer avec prestance une grande tenue de pilote de charrue, comme dans un conte champêtre digne d'intérêt: il était un des personnages de roman que cette jeune femme devait affectionner.
 Il embrassa alors la vue des pelouses où grouillait le monde. C'était celà, oui: l'air qui respirait  la joie évidente des couples se tenant par la main , les grand-mères et leur perruque du dimanche,dont les lorgnons étincelaient comme de petits soleils joueurs au pied de la grande roue, les bateaux tournant  en rond sur le bassin sans penser à mal, le policier municipal poursuivant  un épagneul récalcitrant autour  du kiosque où les cartes postales se vendaient mal.
 Derrière son roman, la jeune femme blonde glissait de drôles  de regards attendris dans sa direction. Deux pigeons immobiles le fixaient, d'un air très concerné.
 Il s'approcha. Il ne traina même pas les pieds. Les cheveux de la jeune suèdoise descendaient jusqu'à mi-nuque et il n'en demandait pas tant. Elle replia ses jambes dans l'attitude familière des petites sirènes dans les ports danois. Son nez blond rosé pointait amicalement vers le sien.  Elle rougit la première et il posa la main sur son épaule ronde, vierge de toute sueur. Elle lui mordit doucement le poignet.
Ils attendirent d'être sortis du jardin pour prononcer un mot, et lui dire que son nom, c'était Géo.
Lui, il s'était totalement trompé sur son compte. Elle s'appelait Anna, venait de Tampere (Finlande)
 et lisait un livre Knut Hamsun, prix Nobel de Littérature norvégien. Elle avait des pieds adorables, et six  bons centimètres de plus que lui.

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