Ceci n'est pas une bitte

Bec d'Allier

 ...d'amarrage, mais un système pour faire remonter le fleuve (l'Allier) dans ses coudes par des bateaux en évitant qu'ils ne touchent le rivage. Une corde est attachée à l'avant du bateau et tirée par des hommes ou des animaux; elle passe à l'extérieur des 3  cylindres en fonte qui tournent sur eux-mêmes. ( aujourd'hui  tout le système est grippé par la rouille)

   Cette installation , appelé "machine pour passer les tournants des rivières en remontant" est connu depuis la fin du XVII° siècle et permet de suivre la courbe de l'Allier.

   Entre 1826 et 1833, il passait en moyenne chaque année  1743 bateaux descendants chargés, 493 bateaux descendants vides, 59 bateaux ascendants chargés, 181 bateaux ascendants vides et 141 trains de bois à la descente.

les  mêmes dans l'autre sens vers 1900

et en 2019

    La presence de ce système   témoigne de la susbsistance d'une navigation "locale",  bien après la fin de la marine en Loire. Des péniches ( en général des "flûtes berrichonnes" à petit gabarit,)  descendent à vide au Bec d'Allier pour charger du sable puis  elles sont  halées jusqu'à l'écluse  dite "des  Lorrains", sur la rive gauche de l'Allier entre Cuffy et Apremont.

flûte berrichonne

  Les embarcations entrent dans l'écluse circulaire par la flêche rouge.( le diametre de l'ouvrage est de 32m  pour 27,5 m de longueur pour les péniches)



 Un attelage de chevaux fait pivoter les flûtes sur leur axe de 310° pour les aligner sur la rigole d'alimentation ( flêche jaune) et leur permettre de rejoindre la canal latéral proprement dit, le sable étant lui-meme souvent stocké dans le port de la Grenouille , sur la rigole , et repris par des bateaux plus gros.

les Lorrains vers 1910 A cette époque, le lit de l'Allier passe au pied de la prise d'eau

maintenant : les passages dans le pont pour les haleurs sont visibles dans la rigole

port de la Grenouille