vendredi 11 octobre 2019

Clandestin


  Le port de l'étoile jaune est  rendu  obligatoire pour les juifs de plus de six ans de la zone occupée (dont fait partie Nevers)  par  la huitième ordonnance allemande, promulguée le 29 mai 1942



 Celle étoile-ci  a une histoire un peu particulière : elle a "appartenu"  à Georges Haymann, entrepreneur de travaux publics nivernais , descendant d'une famille alsacienne laïque  mais d'origne israélite.
 Après l'armistice de  1940,  Haymann, démobilisé, retourne à Nevers, où l'occupant lui ordonne de travailler à reconstruire des ponts  sur la Loire détruits par  les bombardements ou les troupes françaises en retraite . Il obtient pour ce faire un laissez-passer .... et le statut  paradoxal  d' "Aryen d'honneur".

  Sur le cliché ci dessus, pris fin 1941, Georges Haymann, est juché sur un rouleau compresseur  qui roule sur la passerelle du pont provisoire de Decize. Les Allemands, dont la confiance est quand même limitée, l'installent là:  si la passerelle, par construction ou malfaçon volontaire, n'est pas assez solide pour le passage des blindés et des camions et s'écroule, Heymann n'en  réchappera pas.

  Ils n'ont pas tort: Haymann est  aussi un membre actif dans la Résistance : en octobre  1942 il choisit de rentrer dans la clandestinité, et ne portera donc  jamais  cette étoile jaune.


  Son domicile  du 3 rue Louis Vicat est alors réquisitionné par le capitaine Heyer de la Feldkommandantur, jusqu'au départ des Allemands en septembre 1944.

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