source: Archives départemantales de la Nièvre |
Ce dessin est publié dans "L'Observateur du Centre" du mardi 3 mai 1904.
On y voit trois curés hilares portant des bulletins pour le maire sortant Hippolyte Pigalle et son premier adjoint, Joseph Parent: aux élections municipales, la liste conservatrice vient de devancer la liste de gauche menée par les radicaux-socialistes et les socialistes.
Le journal, organe de la Fédération Socialiste de la Nièvre, déclare que la municipalité Pigalle vient de triompher avec une majorité si étroite qu'il a fallu" l’appoint de 142 curés sortis de toutes les paroisses et du séminaire pour vaincre. Les électeurs patentés de Nevers sont donc prévenus à nouveau que les décisions de leur municipalité seront celles des vieux garçons enjuponnés qui n’ont aucune charge de famille ou de commerce".
Mais le triomphe de Pigalle ne dure pas. Le mois suivant ,dans une maison close de la rue Aublanc située près d'un couvent de Carmélites, et en compagnie d'un commandant de gendarmerie, du substitut du procureur, de deux conseillers du préfet, et du secrétaire général de la préfecture, le très calotin maire réélu de Nevers est aperçu en train d'asperger de champagne une prostituée de luxe surnommée l'Oiseau Bleu.
Les réseaux sociaux de l'époque s'emparent immédiatement de cette information croustillante, et la diffusent dans tout le pays.
Emile Combes, président du conseil et pilier de la future séparation de l'Eglise et de l'Etat, se saisit du prétexte pour limoger l'édile «pour action incompatible avec la dignité du premier magistrat de la cité». C'est la fameuse affaire dite "de la bombe" ... qui n'a pas arrangé les relations entre les partis conservateurs catholiques et le bloc des républicains anticléricaux .
Quand à Hippolyte Pigalle, il a une rue à son nom vers la jardins de la Baratte... mais c'est une impasse.
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