La carrière est équipée d'un concasseur giratoire dernier cri de marque anglaise, actionné par une machine à vapeur fixe de 120 CV ou par une installation hydro-électrique sur la rivière de la Motte de 170 CV qui alimente également l'éclairage L'installation a été conçue pour. produire au moins 200 tonnes de pierre cassée par jour, et sa marche nécessite le travail de 40 personnes.
Si les documents officiels parlent "d 'ouvriers" exploitant la carrière, la réalité du terrain- au moins pendant la periode 1916-1919- est tout autre.
L'endroit est en effet connu aussi sous le nom de "Bagne d'Arleuf" ou d"'Atelier 59" .
En 1916 c'est d'abord un camp de prisonniers allemands. A partir de 1917 ceux ci sont remplacés par 100 à 200 prisonniers français, qui sont soit des "droit commun", soit des condamnés par la justice militaire, comme les objecteurs de conscience et les réfractaires ou "insoumis" , c'est à dire des soldats refusant de poursuivre les combats dans l'enfer des tranchées. Tous sont logés dans les baraquements représentés sur la photo et placé sous la surveillance de gardes militaires, la seule obligation étant de les nourrir...Les Ponts et Chaussées sous-traitent les opérations à un certaint Pagani, exploitant privé sans doute bien content d'avoir pu bénéficier d'une main d'oeuvre bon marché....
Après la guerre la carrière ne répond plus aux besoins du temps de paix quand il faut se remettre à payer la main d'oeuvre . L'Etat en abandonne l'exploitation en 1923. Il reste alors 18 000 tonnes de pierres concassées et inutilisées sur place.
Ados, j'avais entendu parler du Bagne d'Arleuf, sans en savoir la réalité.
RépondreSupprimerMerci
Je n'avais jamais entendu parler du "bagne" d'Arleuf Merci pour cette information!
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