En 1715, le comte de Toulouse, en route pour la station thermale de Bourbon-l'Archambault, descend au Grand-Monarque, où les notables de la ville l'accueillent et lui présentent des cadeaux avec tambours et trompettes.( on pense qu'il s'agit de sucreries et d'émaux)
La disparition des auberges proches et concurrentes de la Fleur-de-Lys et du Lion-d'Or ( en face, sur ce qui deviendra la place Mossé), qui sont transformés en manufacture de faïence, font croitre la fréquentation de l'hôtel.
Pendant la Révolution, l'appellation "Grand-Monarque" n'est pas très en vogue,.. il doit changer de nom et devient provisoirement l'hôtel du Grand-Cerf. Son enseigne porte alors -on s'en douterait- l'image d'un cerf.
En 1799, le général Bonaparte, revient d'Egypte où ses talents de propagandiste ont fait passer son expédition pour un grand succès militaire et, passant par Nevers, il séjourne dans cet hôtel.
Le Conseil de Ville, ayant eu vent à l'avance de la visite de cet important (et nouveau) personnage se réunit dès les 7 heures du matin, le 23 vendémiaire an VIII (le 15 octobre 1799) . On conclut très rapidement que tout ce beau monde doit se rendre dans les meilleurs délais à l'hôtel du Grand-Cerf suivi des tambours, de tous les militaires en garnison disponibles et de la musique.
Pendant tout le temps de son bref séjour à Nevers des tirs d'artillerie ne cesseront de se faire entendre. Le cortège va à la rencontre de Bonaparte, et le citoyen Moreau, président du Conseil de Ville déclare « Citoyen général, l'administration municipale de Nevers intra, se félicite de pouvoir admirer en votre personne le fils ainé de la France et le premier instrument des merveilles de l'Europe». A quoi Napoléon rétorque : « Je suis bien sensible, citoyen président, aux marques d'affection que je reçois, en ce jour, de votre commune. »...et, ces mots impérissables à peine prononcés, il repart aussitôt pour Paris .
Le citoyen général étant par la suite devenu premier consul, puis l'empereur Napoléon 1er, le grand monarque de l'Europe, l'hôtel du Grand-Cerf, dès la phase révolutionnaire terminée, reprend sa dénomination première d'hôtel du Grand Monarque.
La gloire de l'établissement n'a qu'un temps: en 1818, le bâtiment n'est déjà plus qu'un entrepôt pour les faïenciers du secteur et une habitation , utilisations qui alterneront pendant un siècle avant l'abandon définitif du site à la fin des années 1990.
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