Méthode Assimil

 Ce petit fascicule aimablement transmis  par Sigi  une lectrice de ce blog (que je remercie au passage) nous replonge 80 ans en arrière.

  En 1938, Charles Momon, éditeur et publiciste connu sur la place de Paris ( il est le secrétaire du syndicat des publicistes) arrive à Nevers. Il va prendre la direction du groupe composé des imprimeries Fortin installées dans les locaux aujourd'hui occupés par le Club Vert, des imprimeries de la Nièvre,  24 avenue Clémenceau (aujourd'hui Avenue du Général de Gaulle) et de l'imprimerie du journal Paris Centre).
 Momon a 53 ans , il est socialiste, c'est un ami de Jean  Locquin,  ancien député de la Nièvre et  premier adjoint au maire de Nevers. Il va aussi gérer une succursale locale de sa maison d'édition baptisée Editions Charles Momon-Charles, car Charles est à la fois son prénom et le nom de jeune fille de sa femme, épousée en 1921.

  Le 17 juin 1940, la Wehrmacht  pénètre dans Nevers . Une semaine plus tard, Locquin y fait paraitre le premier numéro du "Journal de Nevers", un périodique d'informations  municipales , dont Momon est nommé  gérant.
    Durant les premières semaines, les relations avec  les occupants sont - sinon détendues- du moins correctes, ces derniers cherchant à se faire accepter par la population. Usant de ces relations avec la presse locale  André Locquin  parvient à faire éditer par Momon son journal et quelques brochures qui ménagent l'image de marque des envahisseurs, dont cet intéressant guide de conversation Français - Allemand destiné à améliorer la communication des Neversois avec les nouveaux venus... en commençant par savoir demander où se trouve la Kommandantur

des le début on se préoccupe de savoir comment aller à la Kommandantur..

 Sigi, notre lectrice, qui parle parfaitement la langue de Goethe, nous indique que , rien que sur la  première page, il y a 2 fautes d'orthographe dans le titre allemand ( à chaque fois il maque un s dans französisch et deutsch)... mais çe ne sont pas ces inexactitudes qui vont rapidement arrêter là ces parutions.

 Car dès septembre 1940, la censure allemande se met en place et durcit son contrôle sur la presse: finies les publications d'inspiration socialiste, le" Journal de Nevers" disparait et Charles Momon rentre à Paris.