dimanche 9 janvier 2022

Avec l'ami bidasse ...

   Après la  peu glorieuse  guerre franco-prussienne de 1870-1871, la municipalité  de Decize, sans doute désireuse de participer à la future reconquête de l'Alsace-Lorraine,  demande  l'établissement d'une caserne dans ses murs. La ville  n' abrite plus  de garnison permanente  depuis le XVIIe siècle.   Au premier examen, l'État-Major décide que Decize recevra  une simple  compagnie du 56e régiment  de ligne, lui même en cours de reconstitution.  Le casernement est  un moulin désaffecté à l'extrémité du faubourg Saint-Privé, puis un bâtiment situé derrière la mairie... Pas de quoi faire les fiers, ni impressionner les Prussiens.

  En 1874, Decray, maire de Decize reçoit une demande de l'officier responsable du génie à Bourges : une caserne permanente va finalement  être construite à Decize  aux frais  de la ville qui lance aussitôt  un emprunt afin de réunir les 250 000 francs demandés pour l'achat du foncier et les travaux. 

 La construction est achevée  fin 1877: la caserne va héberger un bataillon (c'est déjà un peu mieux)  détaché du 13e Régiment d’Infanterie, basé à Nevers dans la caserne Pittié . Il est  sous les ordres d'un  certain Commandant... Le Lorrain. 

  La caserne reçoit le nom de Louis Charbonnier (1754-1833)  général aux piteux états de service, au patronyme  à l'orthographe incertaine, et  dont le seul mérite est  d'être d’origine nivernaise.  L'indispensable terrain de manœuvres est louée à l'administration   aux Ponts-et-Chaussées rive gauche de la Loire, dans l' île de Caqueret.




   L’occupation militaire cesse en 1920.  Pendant la Grande Guerre, le bataillon, comme le reste du 13ème d'Infanterie,  est parti au front avec armes et bagages, quittant  définitivement à l'été 1914 les locaux. Ceux ci seront brièvement occupés  par une... auto-école de l'armée américaine.

  En 1925 la caserne est vendue "à la découpe". Le bâtiment principal et l'infirmerie vont  à Joseph Boigues, le célèbre directeur de l’Usine Céramique de Decize, et  M. Edouard Warburton, chapelier  de son état,  récupère le reste.
 Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la caserne sert de cantonnement pour des détachements de l’armée allemande. Les locaux des cuisines sont transformés par Gustave  Loreille , artisan du cuir, qui a installé un atelier, actif jusqu'autour de 1985. 




  Voici ce qu'un bidasse cantonné là au début du XXème Siècle écrit:

 Chère Soeur
Voici où des idiots m'abrutissent toute la journée.
Ma chambrée est aux deux fenêtres marquées.

 Rien à ajouter...
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