mardi 28 février 2017

I.N.S.E.E.


  Elles viennent de tomber pour la Nièvre , les dernières statistiques officielles  ... de 1851....
  On peut y constater un taux d'illétrisme assez fort, (80%) qui n'a rien d'étonnant  avant l'instruction obligatoire.
  Coté criminalité, en dehors des infanticides,  peu de crimes.  De nos jours encore, l'essentiel des procès en Cour d'Assises de   la Nièvre sont des affaires de "moeurs" (viols, inceste , violences conjugales,  pédophilie , etc...)... dont on se fichait royalement sous la IIème République, et qui n'apparaissaient donc pas dans les statistiques.

NB: pour donner une meilleure idée du classement de 1851, il y a  alors en France métropolitaine 86 départements. Le territoire de Belfort  est créé en 1871,  les départements 91-95 de la région parisienne sont encore incorporés à la Seine, la Seine-et-Oise et la Seine-et-Marne ,  les 2 département savoyards et les Alpes Maritimes ( formé autour du comté de Nice) ne sont pas encore rattachés à la France.

lundi 27 février 2017

Travaux routiers à Donzy: attention au cylindre!







Le cylindre.... ancien nom du rouleau compresseur .

 Celui- ci semble être un modèle anglais Aveling & Porter du début du XXème sicle,

(A& P était le plus grand fabricant de rouleaux compresseurs à vapeur  du monde)

dimanche 26 février 2017

Brinon gare

  Brinon sur Beuvron, gare terminus de l'embranchement des Chemins de Fer Economiques de la Nièvre au bout  de l'antenne de 9 km en provenance de  Saint-Révérien, et fermée en 1939 comme le reste du réseau;





Vue générale de la gare ( en cul de sac)  avec au fond la remise du matériel roulant


Dans les années 30, le lierre a déjà gagné la toiture des toilettes, qui ne semblent déjà plus utilisées..

Dans les années 50


Vers 1960



En 2016, le BV est partiellement habité


Le puits .

La remise des locomotives. en 2016







vendredi 24 février 2017

dimanche 19 février 2017

La Clinique du docteur D.

   La polyclinique du Val de Loire est un établissement hospitalier à l'origine créé en 1923 par le Docteur RÉAU installé , au 3  rue des Minimes.
 Malheureusement   ce dernier meurt  accidentellement en 1932,  et son projet est repris  en 1935 par le Docteur Charles Duncombe. Un bâtiment neuf est construit rue du Commandant Barat.

 
    Pendant la guerre, le docteur Duncombe soustrait des résistants à la police de Vichy ou  sauve des Juifs  des rafles  de 1944 au prétexte de pseudo-opérations, ou en les abritant dans son service de chirurgie et en  les déclarant "intransportables".
   En juillet 1944, l’aviation alliée  bombarde son établissement par erreur .  La gare de triage,  qui est la véritable  cible du bombardement, est distante seulement d'une centaine de mètres . Les bombardiers Lancaster de la R.A.F. vont cibler ce secteur. Des que l'alerte est donnée et aux premières flammes des fusées éclairantes destinées à baliser la zone à bombarder, les malades qui le peuvent se réfugient dans une tranchée-abri aménagée dans sol pierreux du jardin de la clinique. Les autres, surveillés par le personnel soignant,  doivent rester dans leurs lits. Puis les bombes tombent sur la gare, mais aussi  sur ses environs.  Dans une grande flamme rougeâtre, le garage de la clinique est soufflé par une explosion. La poussière retombe: le garage s'est comme volatilisé. A chaque déflagration les murs du bâtiment principal se fendent, les gravats pleuvent, les vitres se brisent Depuis sa résidence campagnarde, le Dr Duncombe prend vite la mesure de la situation et part vers la ville . Passant en voiture boulevard Victor Hugo, il est arrêté par les Allemands devant les ruines de l'Ecole Normale, alors siège de la Gestapo: «Où allez-vous ? Restez ici. Les soldats allemands d'abord » lui ordonne-t-on... Pendant une petite demi-heure, le docteur doit soigner l’occupant. Puis une ambulance attelée d’un cheval arrive et il peut repartir vers sa clinique. Il appelle. Par miracle nul n'est touché, mis à part Lucien Lecrot un infirmer,  grièvement blessé. Celui-ci  et quelques autres patients sont entassés sur les coussins de la voiture et l'évacuation vers l’hôpital principal commence. Le Dr Duncombe y soignera les blessés  jour et nuit  dans des abris de fortune.

A la Libération, le médecin deviendra un véritable héros:  "Les nivernais garderont à jamais ce bienfaiteur de l’humanité que fut le docteur Duncombe » titrera le Journal du Centre. Sa Clinique rouvre en décembre 1945.
  On sait moins que le docteur Duncombe, en plus d'être né en 1897 à Haïti, c'est à dire à l'étranger et naturalisé en 1929,  est lui même suspecté  - sans qu'on puisse à ma connaissance en apporter de preuve tangible - de lointaine ascendance israélite.  Pendant cette période c'est un des rares  médecins de la Nièvre  à être soutenu par ses collègues  et par l'Ordre des Médecins contre les ordonnances anti-juives de Vichy. Même le  Préfet de la Nièvre intervient en sa faveur auprès du  Secrétaire d’état à l’intérieur deVichy. Sans ces soutiens il n'aurait pas pu continuer à exercer.

Décret d'octobre 1941 ré-autorisant le Dr Duncombe à exercer


 Il devient ensuite président du Rotary Club  de Nevers . Sur les décombres de sa clinique, au 3 rue du Commandant Barat, le docteur Duncombe reconstruit la clinique du Val de Loire.


   En 2000  après une trentaine d'années de croissance de l'activité il n’est  plus envisageable de travailler dans des batiments  datant de l’après guerre:  les locaux de la polyclinique actuelle sont construits .

vendredi 17 février 2017

Villas Müller et Müller.


Villa  Zaremba 1972



    Otto Müller   (1895-1974) est un architecte suisse  établi  à Nevers à partir de  1924 après avoir effectué ses études à Winterthur près de Zürich .
   Il exerce dans la Nièvre  jusqu’en 1968 quand la maladie l'oblige à interropre ses activités (il a alors 73 ans..)

 Sa production d’avant-guerre est discrète et sobre avec une certain nombre d'éléments Art-Déco. En dehors de  deux petits immeubles à  nevers, il travaille surtout pour les Ets Lambiotte de Prémery et leurs employés..

Immeuble rue de Remigny 1936

   Pendant la guerre, Otto Müller  refuse de  travailler pour l'occupant. son seul chantier est l'immeuble en co-propriété du "Grand Vert-Vert", rue du Rempart.


Immeuble "le grand Vert-Vert": commencé en 1938 et terminé en 1945.

 Comme plusieurs de ses confrères il participe jusqu'en 1954 à l'effort de reconstruction des quartiers de Nevers détruits par les bombardements en dressant les plans des ilots situés avenue de la gare. L'apogée de son   activité  correspond aux années 1960 : en plus de commandes publiques ,il répond à des appels d'offres pour des logements groupés pour l’usine Kléber à Decize, ainsi qu’à des projets de maisons privées, essentiellement pour des propriétaires aisés de Nevers. 

Nevers, rue des Saulaies



Villa Mauguière 1959, rue des Saulaies (inscrit aux monuments historiques depuis 2013)

  Son fils Gaston, né en 1926 et décédé en avril 2020, se joint à lui à partir de la seconde moitié des années 1950. Ses constructions homogènes   (on peut parler d'un "style Müller") sont fonctionnelles, avec une isolation thermique et acoustique de qualité (pour l'époque; de nos jours on les considère comme des gouffres à énergie) , et leur ouverture vers l'extérieur reflète l'optimisme de l'époque .
  Les réalisations Müller font appel largement  au béton armé, les murs de pierres étant  réservés au soubassement, avec des structures en toit-terrasse, et à une décoration extérieur souvent polychrome, en dehors de toute référence "régionaliste". Elles ont aussi  la réputation de toujours tenir dans le budget prévu!

Villa Courtout 1965



Villa Drugeon.  1965







Made in Japan..

     Scandale: des religieuses  complices, dès les années 30, des délocalisations en Asie !






dimanche 12 février 2017

Hotel de la place.

Une petite rétrospective dans un village du  Morvan...



Vers 1900 , l'Hotel Carlavan


 Moisan, juste avant a guerre de 14, achète, rénove...et fait sa pub.

encart dans le Quide touristique de la Pierre qui Vire



c

En 44 , l'occupant incendie le village: plus d'hôtel




L'hôtel est reconstruit après guerre



annés 70


la salle à manger

Juin 2016....


samedi 11 février 2017

Nouveau pont .


  
  Le 6 octobre 1907, Gaston Doumerge, ministre du commerce et de l'Industrie (et futur président de la République)  , accompagné de Moulard, représentant le ministère de la Marine et d'un aréopage de notables et d'élus nivernais, inaugure le pont sur la Loire permettant de relier par la route Imphy à Chevenon.





 Avant le "pont nouveau" , pour franchir la Loire, les pondéreux en provenance du canal empruntent le transbordeur aérien,. Quant aux  hommes  et aux animaux   ils doivent prendre un bac soumis à péage..


  Le pont est construit en ciment armé, procédé Hennebique,  par la Société de Fondations, celle-là même qui vient en 1904-1905  de reconstruire le pont de Decize sur la Loire   L'ouvrage compte 10 arches de 30 mètres de portée, posés sur des piles bétonnées enfoncées à 4 mètres sous le lit du fleuve et ancrées dans le terrain solide.


 Avant sa mise en service, fin mai 1907 un ensemble d'essais sous charge fixes et roulantes est réalisé.  Le test "grandeur nature" survient  à peine quelques jours après son inauguration. Le 19 octobre 1907, lors de  la crue  de Loire la plus importante du XXème siècle, l'eau atteint 6.20 mètres à Decize et 5.34 mètres à Nevers. Et le nouveau pont ne bronche pas...


le pont dans les années 1920


    Il en est tout autrement lors de la débâcle de 1940: le pont  est dynamité par l'armée française et saute le 17 juin à 8h 30. Il est  reconstruit provisoirement jusqu'en 1944 par les troupes du génie allemand.

  Fin 1940, l'administration  se met en tête de rebâtir le pont à l'identique et adjuge même les travaux à un entrepreneur avant  de se raviser  en mai  1942 au vu de l'étendue des dégâts. et du manque de ressources pendant ces  temps de guerre et d'occupation.

  Le 10 septembre 1944 , les F.F.I. libèrent la ville... et , à midi, refont sauter le pont, cette fois pour bloquer sur le fleuve la progression de l'avant garde de la Colonne Elster qui remonte vers le Nord.
  Au sortir de la guerre, les travées 3, 4 et 5 ont diparu et la 6 ème arche est très endommagée.

le pont en 1945


 La construction d'un nouvel ouvrage provisoire, pour un budget de 121 millions d'anciens francs est décidée en 1949: une chaussée de 4m 50 encadrée de deux trottoirs  de 0m75 (comme l'ancienne) est lancée sur un soubassement métallique, en réutilisant tout ce qui peut l'être, par mesure d'économie .


le pont dans les années 50

   En 1968 on entreprend de reconstruire entièrement l'ouvrage. Deux technologies sont mises en concurrence: un tablier métallique et une structure en béton précontraint: c'est cette dernière , en poutres de béton armé précontraint sur cinq piles qui est retenue pour réaliser  le pont en 1971-1972. On en profite pour le déplacer de 24 m vers l'amont et le flanquer de rampes d'accès.

le pont en construction avec ses rampes d'accès ,en amont de l'ouvrage provisoire



le pont, juste après sa construction


en 2016