Ce pont s’effondre lors de la crue de 1866 et doit être rebâti.
En 1910, l'ingénieur français Eugène Freyssinet est chargé de
la construction d'un nouveau pont, premier d'une série de
trois ouvrages similaires en béton armé (suivront le pont Boutiron près de Vichy et le pont de Châtel-de-Neuvre.).
Le jour du décoffrage final, en 1911, plus de trois mille badauds se massent sur les rives de l'Allier, en attendant l'écroulement de l'édifice pronostiqué par un journal nivernais: ils sont bien déçus.
En 1912, alerte : le pont voit ses clés de voûte s'affaisser progressivement. On incrimine d'abord les fondations mais, après vérifications, elles sont mises hors de cause. Avant que l'ouvrage ne s'effondre, ce qui compromettrait alors durablement la carrière de l'ingénieur, il lui faut, au plus vite, contrer ce phénomène ....
En pleine nuit, Freyssinet réveille donc son chef de chantier. Ils effectuent en vélo les trente kilomètres de Moulins au Veurdre. En posant des vérins dans les joints des clés de voûte il allongent les arcs, les obligeant à se soulever, et préservent ainsi l'ouvrage de la ruine.
La discrétion souhaitée par Freyssinet pour ne pas alerter les Ponts et Chaussées est cependant loin d'être parfaite: son intervention a lieu le jour du marché au Veurdre...mais l'essentiel est préservé;
Cet incident permet au passage à Freyssinet de découvrir in-situ un phénomène encore inconnu : soumis à une charge, le béton flue (se raccourcit), et il faut en tenir compte dans la conception des grands ouvrages.
Le 18 juin 1940, une quarantaine de soldats, commandés
par le capitaine de Sapeurs-Pompiers Bastiani et le lieutenant Legris barre le passage du pont pendant une journée entière à une colonne nazie de 1.000 à 1.500 hommes, armés d'un canon de 75 et de quelques mitrailleuses. Pour les neutraliser, des motocyclistes allemands doivent les prendre à revers en traversant l'Allier en amont du pont, équipés de flotteurs. Huit militaires français sont tués durant le combat.
Le pont de Freyssinet est dynamité le 7 septembre 1944 par la Résistance pour couper la retraite des troupes allemandes ( et notamment celle de la Colonne Elster) et les bloquer entre Loire et Allier
Le pont est reconstruit en 1948 sur ses propres piles. Egalement réalisé en béton armé il utilise la structure Cantiveler dont il est un des premiers représentants en Europe.
Ce type de contruction "en porte-à -faux" permet de franchir la rivière sans utiliser ni cintre ni échafaudages posés au sol (comme on l'a vu faire sur les photos de 1910) pour en réduire le coût et limiter les risques en cas de crues.
A l'automne 2017, lors de la réfection de la chaussée les techniciens découvrent que certains piliers sont fendus .... affaire à suivre.
Juin 1911, rapport au préfet de la Nièvre |
Le jour du décoffrage final, en 1911, plus de trois mille badauds se massent sur les rives de l'Allier, en attendant l'écroulement de l'édifice pronostiqué par un journal nivernais: ils sont bien déçus.
l'ancien et le moderne |
En 1912, alerte : le pont voit ses clés de voûte s'affaisser progressivement. On incrimine d'abord les fondations mais, après vérifications, elles sont mises hors de cause. Avant que l'ouvrage ne s'effondre, ce qui compromettrait alors durablement la carrière de l'ingénieur, il lui faut, au plus vite, contrer ce phénomène ....
En pleine nuit, Freyssinet réveille donc son chef de chantier. Ils effectuent en vélo les trente kilomètres de Moulins au Veurdre. En posant des vérins dans les joints des clés de voûte il allongent les arcs, les obligeant à se soulever, et préservent ainsi l'ouvrage de la ruine.
La discrétion souhaitée par Freyssinet pour ne pas alerter les Ponts et Chaussées est cependant loin d'être parfaite: son intervention a lieu le jour du marché au Veurdre...mais l'essentiel est préservé;
Cet incident permet au passage à Freyssinet de découvrir in-situ un phénomène encore inconnu : soumis à une charge, le béton flue (se raccourcit), et il faut en tenir compte dans la conception des grands ouvrages.
soldats allemands sur le pont vers 1941 |
Le pont de Freyssinet est dynamité le 7 septembre 1944 par la Résistance pour couper la retraite des troupes allemandes ( et notamment celle de la Colonne Elster) et les bloquer entre Loire et Allier
Le pont est reconstruit en 1948 sur ses propres piles. Egalement réalisé en béton armé il utilise la structure Cantiveler dont il est un des premiers représentants en Europe.
le pont en construction en 1948, à gauche une passerelle provisoire |
Ce type de contruction "en porte-à -faux" permet de franchir la rivière sans utiliser ni cintre ni échafaudages posés au sol (comme on l'a vu faire sur les photos de 1910) pour en réduire le coût et limiter les risques en cas de crues.
A l'automne 2017, lors de la réfection de la chaussée les techniciens découvrent que certains piliers sont fendus .... affaire à suivre.
Excellente rétrospective!
RépondreSupprimerSuperbe photo
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