mercredi 13 août 2014

Plaque tournante du trafic

 Bien avant "la Nièvre quasiment au " carrefour du monde" , dès 1928
 quelques notables locaux (ici l'entreprise des Laboratoires Bernamont,qui aujourd'hui encore tient  un commerce très respectable dans la Pharmacie  ) s'exerçaient dans l'art subtil de la mégalomanie ethnocentrée.


 Notons que la Région Parisienne et le Morvan sont ici traités avec une égale importance, et que l'étape consistant à fusionner la Bourgogne (ayant déja sans doute absorbé la Franche-Comté) avec l'Alsace Lorraine avait  pénétré certains esprits avant-gardistes dès les années 30...
De même, il semble impossible de rejoindre Vichy par le rail,... alors qu'il existe un train direct.
L'hypothèse de la fabrication et de l'abus, par les dits Laboratoires, de substances affectant le discernement n' a pas été retenue, faute de preuves...
 
Voici le commentaire sur cette réclame  paru dans la revue "La Publicité" en 1928:

 Une page entière dans un des grands quotidiens de Paris ne serait pas sans effrayer quelques-uns de nos lecteurs qui, connaissant le prix delà ligne, le multiplient par la hauteur et le nombre des colonnes pour arriver à un chiffre respectable... mais pas tout à fait exact ! Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, un journal qui toucherait toute la France n'atteindrait pas son but. 
 M. Bernamont fait, d'ailleurs, une publicité très active pour ses spécialités dans un grand nombre de quotidiens, mais il s'agit cette fois, et plus particulièrement, de parler d'une pharmacie en tant que pharmacie, ce qui n'empêche pas de vouloir reculer les murs de Nevers où elle se trouve et de chercher à atteindre une clientèle extramuros. 

 Le journal pour lequel cette annonce d'une page a été établie est envoyé gratuitement, et d'après de bonnes listes d'adresses, à plusieurs milliers de personnes de Nevers, des environs, de la Nièvre et des départements circonvoisins. Il est rempli de bons conseils, qui sont les bienvenus dans la famille, ce qui le rend susceptible d'être gardé. La majeure partie est consacrée à la santé, à l'hygiène, aux premiers soins en cas d'urgence; il a son conte, des recettes, une rubrique agricole et un tas d'autres articles courts, bien écrits et, cer- tainement, lus. Cependant, après avoir signalé le mal et les maux qui atteignent les bêtes et les gens, on propose bien vite le remède et voilà pourquoi la publicité pharmaceutique y est comme chez elle. Vous pouvez avoir toutes les maladies et n'importe laquelle, il y a toujours le bon médicament qui la soulage ou qui la guérit. Une page entière, assez générale dans sa tournure, a donc une très grande portée ; elle consacre la maison, elle impose et elle s'impose, elle donne la notoriété, elle agrandit le champ d'action. C'est une publicité nécessaire, qui a toutes les chances de conduire au succès. L'exécution de la page ci-contre est pleine de qualités publicitaires, tant au point de vue de l'illustration qu'à celui du texte ; la composition est bien équilibrée, bien aérée, les blancs ne sont pas marchandés, les titres sont imposants et le double filet encadre l'ensemble au mieux. On est parti de cette idée que la ville de Nevers est, non pas seulement un centre important, mais un nœud, mais « la plaque tournante » du Centre de la France. Pour bien faire comprendre ce titre, il n y avait qu'à le traduire par un dessin et à représenter, d'une part. Nevers. et, de l'autre, cette f fameuse plaque tournante, avec les six principales directions. La silhouette de la ville, avec sa su- . perbe cathédrale, s'enlève sur des nuages, et la plaque tournante elle-même est représentée avec les rails qui y convergent. On ne peut nier l'allure de cette image traitée en noir et blanc, sans demi- teintes, ce qui en accuse la fermeté. Tout de suite après, et pour qu'on sache bien de quoi il s'agit, on parle, sous cette illustration, de la Pharmacie Bernamont, qui a la possibilité, se trouvant à Nevers, d'expédier partout, et par courrier tournant, tous les médicaments dont on a toujours besoin. Puis vient le « topo » sur les services que l'on peut attendre de cette officine, suivi de quatre textes concis et clairs, bien séparés, bien titrés, sur les ordonnancés, les spécialités, les bandages et les produits vétérinaires. Enfin, on donne les heures d'ouverture, pour toutes les personnes qui peuvent se déplacer et qui viennent à Nevers. Il paraît certain qu'une telle page rend au maxi- mum, puisque rien n'a été laissé au hasard, ni la présentation, ni la rédaction. C'est une belle réussite, qui a plu et qui a séduit toutes les personnes qui l'ont pu voir dans ses dimensions réelles, soit près de cinquante centimètres de hau- teur sur près de trente-cinq centimètres de largeur, ce qui fait un joli cliché. Cette page n'est pas chargée, elle est nue ; l'attention n'est pas égarée par ceci, puis par cela ; logiquement on commence à l'examiner par le haut et le regard descend jusqu'au pied. Cette page ne méritait-elle pas de figurer dans la revue du « perfectionnement publicitaire , ? Quand on présente un « morceau " de ce genre, on peut se permettre de critiquer, pour le bien général et particulier, telle ou telle annonce insipide ou ridicule.

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