1904 |
2015 |
Né à Corvol l'Orgueilleux en 1834, dans une famille de la bourgeoisie provinciale, (son père est notaire et maire de la commune) , Jules Jaluzot rejoint Paris à 19 ans.
Il travaille alors comme commis dans une maison de la rue Vivienne: "Aux Villes de France", avant de rejoindre les magasins "Au Bon Marché " dirigés par Aristide Boucicaut.
Il créé en novembre 1865 des célèbres Magasins du Printemps, Boulevard Haussman à Paris... grâce à la fortune amassée pendant quelques années d'une vie mondaine réussie par sa première femme, l'actrice Augustine Figeac, qu'il a épousée l' année précédente . Elle a 13 ans de plus que lui...mais amène dans la corbeille de mariage 300 000 Francs de l'époque ( soit environ 1milion d'euros) en dot.
Jaluzot n’oublie pas sa région d’origine . Il fonde la « Cordonnerie Nivernaise » (dont une partie des bâtiments subsiste de nos jours), qui emploiera en 1900 une centaine de personnes pour la fabrication des chaussures de la marque « Paris Lux ». Il s'agit surtout pour lui de conquérir le siège de député de Clamecy, qu'occupe le républicain Sylvestre Hérisson. Ayant aussi investi dans des journaux, il l’emporte aux éléctions de 1889 puis est réélu dès le premier tour en 1893, 1898 et 1902, le clientèlisme bien compris aidant...
En dehors de son intérêt électoral, la Cordonnerie Nivernaise ne semble pas avoir été d'un grand rapport . Quand on liquide les actifs de Jaluzot en 1905 l'entreprise y figure pour la somme de... 5180 Fr seulement , à comparer avec les millions qu'il brasse par ailleurs.
En effet cette année-là, suite à des placements hasardeux dans des sucreries et une spéculation sur les prix de vente du sucre c'est la faillite! Jaluzot est évincé de la direction du Printemps, dont il aurait par ailleurs "siphonné" la trésorerie pour renflouer ses sucreries. Pour éponger ses dettes, tous ses biens sont vendus aux enchères.
Il écope aussi d'un an de prison avec sursis, d'une amende et d'une peine d'inéligibilité jusqu’en juillet 1911 . Il se représente aux législatives de mai 1914 face au radical-socialiste André Renard: malgré ses 46 % des voix au second tour, il est battu.
Jules Jaluzot décède le 21 février 1916 à Paris chez sa fille d'une crise d'urémie. Il a 81 ans
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