De 1836 à 1839, on construit une nouvelle route, d’Angoulême à Nevers, la 151 bis, actuelle nationale 76 de Saint Pierre le Moutier à Sancoins puis Bourges.Pour traverser l'Allier, un pont suspendu, en bois, de 3 travées de 72 mètres, à péage, est inauguré le 16 juin 1840. Il est prolongé coté Nièvre d’une levée qui rejoint celle venant de Chambon.
La rivière se trouve d'ailleurs si bien contenue que le pont est emporté lors des crues de 1846 et 1856 . C’est pourquoi en 1861 on le renforce par un enrochement sur 48 mètres, une nouvelle travée de 80 mètres et un éperon censé briser le courant . Deux maisonnettes de 25 m² sont bâties, l’une au nord pour le garde et une au sud pour le matériel.
Les travées en bois de ce premier pont suspendu ne peuvent supporter que 2,5 tonnes, ce qui devient, au fil du temps, très insuffisant, d’où une série d’accidents impliquant des poids-lourds.
En 1917, un camion de l’armée américaine, du camp de matériel de Mars-sur-Allier, passe au travers de la deuxième travée.
Dans les années 30 un camion des transports Ardouin chargé de pneus fait de même.
En 1934, c'est le cirque Pinder qui est victime de la fragilité du pont: son camion passe au travers de la nouvelle travée.
Le 17 novembre de la même année, un camion des transports Walter, de Reims , également chargé de pneus et faisant la route de Sancoins à Saint-Pierre-le-Moutier s'engage de nuit sur le pont. L'ouvrage est maintenant interdit aux poids lourds de plus de 2 tonnes 5, mais la signalisation n'est pas suffisamment lisible . Sous le poids des 13 tonnes du camion, la première travée du pont s'effondre sur une longueur de 15 mètres et le véhicule tombe dans la rivière. Le conducteur, M. Locqueneux est heureusement indemne.
Un nouveau pont , plus solide est donc construit au même emplacement par la Société de Construction Métallique de la Corrèze à Larche (SCMCL), avec une travée centrale de 79 m et deux travées latérales de 64 et 67m de portée.
Le pont est inauguré en août 1936 par Roger Salengro, ministre de l’Intérieur du Front Populaire, et par le Préfet du Cher, le Sous Préfet de Saint-Amand, le sénateur Plaisant et le député et maire de Saint-Amand, Lazurick. (Côté Nièvre,... on se demande où sont donc passés les officiels...)
Pendant la 2ème guerre mondiale , le pont de Mornay est situé sur la ligne de démarcation.
En 1944, bien que miné par les résistants sous la direction de l'expert-saboteur Alex , il ne sera pas détruit : la "colonne Elster" ( 30000 hommes regroupant plusieurs unités allemandes en retraite depuis le sud-ouest de la France) enverra bien une avant-garde de 6000 combattants franchir le pont le 8 septembre. Mais celle ci sera bloquée entre Loire et Allier. Le gros des troupes resté sur la rive gauche de l'Allier, en proie aux attaques incessantes des maquisards du groupe Cher-sud se rendra aux Alliés quelques jours plus tard, rendant la destruction du pont sans intérêt...
Pendant la 2ème guerre mondiale , le pont de Mornay est situé sur la ligne de démarcation.
En 1944, bien que miné par les résistants sous la direction de l'expert-saboteur Alex , il ne sera pas détruit : la "colonne Elster" ( 30000 hommes regroupant plusieurs unités allemandes en retraite depuis le sud-ouest de la France) enverra bien une avant-garde de 6000 combattants franchir le pont le 8 septembre. Mais celle ci sera bloquée entre Loire et Allier. Le gros des troupes resté sur la rive gauche de l'Allier, en proie aux attaques incessantes des maquisards du groupe Cher-sud se rendra aux Alliés quelques jours plus tard, rendant la destruction du pont sans intérêt...
En 1985, l'ouvrage de 1936 est lui-même jugé usé et trop dangereux. La construction d' un troisième pont s'impose: ce sera un pont -route en acier et béton de 280 mètres de long, 10,80 mètres de large (dont 7 pour la chaussée). Pendant sa construction un ouvrage provisoire est jeté 100 mètres en aval avec une déviation goudronnée rattachée à la nationale 76.
Le nouveau pont est inauguré en mai 1991 par Pierre Bérégovoy, alors Ministre des Finances, et, cette fois, en présence des Nivernais...
Photo: Jacques Mossot pour Structurae |
On retrouve exactement la même succession chronologique de constructions qu'à Cosne et Saint-Thibault!
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