Lors de la retraite de juin 1940, les ordres de l'Etat Major français concernant les ponts de Loire stipulent que "Les destructions de ponts seront effectuées à la diligence des commandants de secteur.»
La technique consiste à poser dans des niches creusées près des piles de chaque pont, cinq mines anti-char afin de souffler une ou plusieurs arches.
A Nevers, le pont est défendu par des soldats sous le commandement du capitaine du Génie Laurent. Il a fait dégager les barricades barrant la chaussée pour laisser le passage vers la rive gauche aux civils et aux retardataires de sa division.
A l'aube du 17 juin des automitrailleuses allemandes sont déjà positionnées place Mossé face au pont de Loire. On échange des coups de feu pendant une heure et demie. Puis les automitrailleuses ennemies s’engagent sur le pont. Le capitaine attend un ordre pour déclencher l'explosion,. Mais plusieurs mines ont été déplacées et la mise à feu est impossible. A huit heures du matin, les Allemands prennent le contrôle d’un pont intact, dont la défense aura couté la vie à 15 soldats français.
Le jour même, le maréchal Pétain demande l'armistice.
Une stèle posée en 2010 commémore ce fait d'armes, fleurie les 17 juin par l' association la Nièvre aux Armées . On peut constater que les derniers défenseurs du "front de la Loire" étaient issus d'unités bien disparates
Pendant l'occupation la circulation sur le pont est surveillée par des soldats qui récupèrent pour son contrôle l'ancien bâtiment de l'Octroi.
côté rive droite |
A la Libération en septembre 1944, le Pont de Loire, qui devait sauter pour protéger la fuite des Allemands, est sauvé par trois hommes appartenant au groupe Homère du Maquis Mariaux: le 6 septembre 1944, ses membres, avec l'aide des pompiers de Nevers, et malgré la présence des derniers allemands, réussissent à le déminer . Ce sont Henri Guy, vendeur d'articles de pêche rue Saint-Genest, Albert Buteau, serrurier, son associé André Cotté , rue du Singe, et Marcel Linet, menuisier .
Linet se poste sur le pont, revolver à la main, pour couvrir ses acolytes. Guy file une corde le long d'une pile . Buteau descend sur la corde, ôte la dalle de couverture, puis le bouchon du puits de mine creusé par les allemands , il arrache le système d'amorçage, et le jette à l'eau. Puis il passe à la pile suivante. Quatre piles sont minées: il recommence l'opération jusqu'à la neutralisation de tous les mécanismes de détonation situés à l'extérieur du pont.
Mais tout risque n'est pas encore écarté: il reste deux puits de mine creusés au milieu de la chaussée. Les trois hommes , aidés de deux passants, déchaussent les dalles à la pioche les soulèvent, arrachent les amorces, et les lancent dans la Loire. Arrive la voiture des pompiers qui noie les puits: le pont ne sautera pas.
Il faut aujourd’hui encore penser à tous ces gens courageux qui ont protégé notre beau pont de Loire! Merci pour infos!
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